Israel & Palestine

Guerre à Gaza : Netanyahou pressé d'accepter le plan de paix de Trump

Auteur: Pascal Brunel Source: Les Echos:::
Septembre 28, 2025 at 18:01
Benyamin Netanyahou reçu par Donald Trump dans le Bureau ovale, le 8 juillet dernier. (Photo Avi Ohayon/Israel Gpo/Zuma/SIPA)
Benyamin Netanyahou reçu par Donald Trump dans le Bureau ovale, le 8 juillet dernier. (Photo Avi Ohayon/Israel Gpo/Zuma/SIPA)

Benyamin Netanyahou est soumis à des pressions de toutes parts pour accepter ou rejeter le plan de paix en 21 points que Donald Trump doit lui soumettre lundi lors de leur entretien à la Maison-Blanche.


Benyamin Netanyahou se retrouve tiré à hue et à dia à la veille d'une rencontre avec Donald Trump. Le président américain doit lui présenter un plan en 21 points prévoyant la libération dans les quarante-huit heures d'une vingtaine d'otages vivants détenus par le Hamas et un retrait progressif de l'armée israélienne de la bande de Gaza. Ce scénario, qui pourrait mettre fin à une guerre allant entrer le 7 octobre dans sa troisième année, est soutenu par une majorité de près des trois quarts des Israéliens, selon un sondage paru dimanche.

Détail important : les partisans de ce plan parmi les électeurs de la majorité au pouvoir, la plus à droite de l'histoire du pays, sont désormais plus nombreux que ceux qui y sont hostiles. L'opposition centriste et de gauche appelle également à soutenir cette proposition, de même que les dizaines de milliers de manifestants, qui se sont de nouveau mobilisés samedi soir à Tel-Aviv pour appeler le Premier ministre à accepter l'offre de Donald Trump et sauver ainsi les otages.

Menaces de démission

Mais la marge de manoeuvre du Premier ministre est réduite. Les chefs des deux partis d'extrême droite membres de la majorité, Itamar Ben Gvir (le ministre de la Sécurité intérieure) et Bezalel Smotrich (le ministre des Finances), sont vent debout contre le plan de Donald Trump. Ils exigent la poursuite de la guerre ainsi que, parallèlement, l'annexion de la Cisjordanie, où près d'un demi-million d'Israéliens sont installés au côté de plus de 3 millions de Palestiniens. Ils ont agité de nouveau la menace d'une démission et de faire ainsi tomber le gouvernement pour contraindre le Premier ministre à ne pas céder aux exigences du président américain.

Mais sur ce dossier, Donald Trump a été très ferme. Il a tapé du poing sur la table la semaine dernière en proclamant : « je ne permettrai pas une annexion israélienne en Cisjordanie, cela n'arrivera pas ». Ces déclarations ont sonné l'alarme au sein du très influent lobby des colons. Une délégation de Yesha, la principale organisation qui les représente, s'est envolée ce week-end de toute urgence pour New York. Leur but : rencontrer le Premier ministre et le persuader de passer outre en annonçant une annexion en Cisjordanie, ainsi que le rejet du plan américain en 21 points. Les colons sont d'autant plus à cran que s'est produit la semaine dernière un tsunami de reconnaissances d'un Etat palestinien,notamment par la France, la Grande-Bretagne et le Canada.

Israël totalement isolé

« Nous voulons nous assurer qu'un Etat terroriste ne sera pas établi car il menacerait les citoyens d'Israël et le seul moyen de l'empêcher, c'est appliquer notre souveraineté », a expliqué Yossi Dayan, un des dirigeants de Yesha en affirmant que le veto mis par Donald Trump constituait un « coup douloureux pour le mouvement des implantations » israéliennes en Cisjordanie. « La balle est désormais dans le camp du Premier ministre », a-t-il ajouté, autrement dit le Premier ministre doit tenir bon face au président américain.

 

Un choix très difficile pour Benyamin Netanyahou au moment où Israël se retrouve totalement isolé dans le monde, soumis à toute une série de boycotts, et d'accusations de « crimes de guerre », voire de « génocide », qui se sont montées de plusieurs crans depuis que l'armée israélienne a lancé une offensive en vue d'occuper toute la ville de Gaza, provoquant d'énormes dégâts et des victimes parmi la population civile. Le Premier ministre israélien ne peut plus compter que sur l'appui des Etats-Unis, son principal allié diplomatique et de loin son plus important fournisseur d'armes. « Il se retrouve à la croisée des chemins : il peut accepter le deal de Trump, ou tenter à nouveau de gagner des semaines et des mois en tergiversant, mais en prenant ainsi le risque d'user de la patience de Donald Trump, qui a tendance à s'amenuiser », souligne Ben Caspit dans le quotidien « Maariv ».

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