Moyen Orient

Les condamnations fusent après la proposition de Trump de contrôler Gaza

Auteur: Agence France-Presse Source: Radio Canada
Février 5, 2025 at 14:40
Dans la ville de Gaza, mardi, des immeubles ont été lourdement bombardés dans une offensive aérienne de l'armée israélienne destinée à anéantir le Hamas. (Photo d'archives) PHOTO : ASSOCIATED PRESS / ABDEL KAREEM HANA
Dans la ville de Gaza, mardi, des immeubles ont été lourdement bombardés dans une offensive aérienne de l'armée israélienne destinée à anéantir le Hamas. (Photo d'archives) PHOTO : ASSOCIATED PRESS / ABDEL KAREEM HANA

De nombreux pays et organisations dans le monde entier ont dénoncé les propositions de Donald Trump de vider la bande de Gaza de sa population et d'en faire un territoire géré par les États-Unis pour régler le conflit entre le Hamas et Israël.

Certains pays ont aussi simplement répété leur positionnement diplomatique en faveur d'une solution à deux États entre Israël et les Palestiniens, incompatible avec les propositions de Donald Trump.

Le président américain a répété que les habitants de Gaza, en ruines après 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas, pourraient aller vivre en Jordanie ou en Égypte.

Ces pays ont déjà dit leur opposition à une telle idée. Une proposition qui pourrait changer l'Histoire, a en revanche soutenu le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou.

Voici les principales réactions :

Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a insisté sur l'importance d'avancer rapidement dans les projets de relance [...] à un rythme accéléré [...] sans que les Palestiniens quittent la bande de Gaza, notamment en raison de leur attachement à leur terre et de leur refus de la quitter.

Le roi Abdallah II a souligné la nécessité d'arrêter les activités de colonisation et de rejeter toute tentative d'annexion de terres et de déplacement des Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie, selon un communiqué du Palais royal.

L'Arabie saoudite réaffirme son rejet catégorique de toute atteinte aux droits du peuple palestinien, que ce soit par la colonisation, l'annexion des territoires palestiniens ou le déplacement forcé des Palestiniens, a affirmé le ministère des Affaires étrangères saoudien.

Bien que confiant dans le désir des États-Unis et de son président de parvenir à une paix juste dans la région, le secrétariat de la Ligue a dit que sa proposition invite au déplacement des Palestiniens, ce qui est rejeté tant par les Arabes qu'au niveau international.

 

Un homme et une fillette vendent des aliments à un garçon entre les décombres, le 5 février 2025.
Les Gazaouis s'organisent entre les décombres à Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza. PHOTO : AFP / OMAR AL-QATTAA

 

La déclaration de Trump sur Gaza est inacceptable, a déclaré le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan. Expulser [les Palestiniens] de Gaza est une question que ni nous ni les pays de la région ne pouvons accepter. Il n'est même pas question d'en discuter.

Le président Mahmoud Abbas et la direction palestinienne rejettent fermement les appels à s'emparer de la bande de Gaza et à déplacer les Palestiniens hors de leur patrie, a déclaré le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina.

Le mouvement islamiste palestinien condamne dans les termes les plus forts les déclarations [Donald] Trump en vue d'une occupation américaine de la bande de Gaza et du déplacement de notre peuple.

Pas de transfert forcé

Tout transfert forcé ou expulsion de personnes depuis un territoire occupé sont strictement prohibés, a réagi le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk, dans un communiqué, ajoutant que le droit à l'autodétermination est un principe fondamental du droit international et doit être protégé par tous les États.

C'est très difficile de s'exprimer sur cette question très délicate, a confié le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés Filippo Grandi lors d'une interview avec l'AFP à Bruxelles. C'est quelque chose de très surprenant, mais il faut voir concrètement ce que ça signifie, a-t-il déclaré.

La France est opposée pleinement aux déplacements des populations, a déclaré la porte-parole du gouvernement français Sophie Primas, jugeant les déclarations de Donald Trump dangereuses pour la stabilité et pour le processus de paix.

 

Des gens brandissent des pancartes sur lesquelles on lit, en anglais, « Libérez la Palestine », « Non au plan de Trump de contrôler Gaza ».
À Séoul, mercredi, des citoyens protestent contre la proposition du président américain que son pays contrôle la bande de Gaza et en déplace ses habitants. Semblables protestations ont fusé ailleurs dans le monde. PHOTO : ASSOCIATED PRESS / AHN YOUNG-JOON

 

Les Palestiniens de Gaza doivent pouvoir revenir chez eux. Ils doivent pouvoir reconstruire, et nous devons être avec eux dans cette reconstruction, sur le chemin d'une solution à deux États, a dit le premier ministre britannique Keir Starmer.

Nous avons entendu une déclaration de M. Trump, mais nous avons également entendu des déclarations d'Amman et du Caire, disant qu'il y a un rejet d'une telle idée, a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, ajoutant qu'un règlement au Moyen-Orient ne peut se faire que sur la base de deux États. Nous pensons que c'est la seule option possible.

La Chine a toujours soutenu le fait qu'une gouvernance palestinienne sur les Palestiniens était le principe de base de la gouvernance d'après-guerre de Gaza et nous sommes opposés au transfert forcé des habitants de Gaza, a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian.

Gaza est la terre des Palestiniens de Gaza

La bande de Gaza appartient aux Palestiniens et doit tout comme la Cisjordanie et Jérusalem-Est faire partie du futur État palestinien, a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock.

La population civile de Gaza ne doit pas être expulsée et Gaza ne doit pas être occupée de manière durable, ou de nouveau colonisée.

Le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani, agacé d'être interrogé sur tous les commentaires que Trump fait, a réitéré la position italienne : Nous sommes pour la solution à deux États, nous sommes même prêts à envoyer des soldats italiens pour réunifier la bande de Gaza et la Cisjordanie.

Gaza est la terre des Palestiniens de Gaza, ils doivent rester à Gaza, qui fait partie du futur État palestinien que soutient l'Espagne, qui doit vivre et coexister en garantissant la prospérité et la sécurité de l'État d'Israël, a déclaré le ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares.

 

Une prise de vue aérienne de la foule en route vers le nord de la bande de Gaza.
Un flot de personnes a remonté la côte de Gaza le 27 janvier à travers la ville centrale de Nousseirat après qu'Israël a rouvert l'accès au nord du territoire. PHOTO : GETTY IMAGES / AGENCE FRANCE-PRESSE

 

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a dit que c'était aux Palestiniens de veiller sur Gaza et que la proposition de Donald Trump était quasiment incompréhensible.

L'Indonésie, qui compte la population musulmane la plus importante dans le monde, rejette vigoureusement toute tentative de déplacer de force les Palestiniens ou de modifier la composition démographique du territoire palestinien occupé, a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Mot clé
Vous n'avez pas utilisé le site Web, Cliquer ici pour maintenir votre état de connexion. Temps d'attente: 60 Secondes