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1 year oldAu cœur du coup de téléphone : l'Ukraine à qui Giorgia Meloni, dès son élection il y a plus d'un an, a affiché un soutien politique et militaire sans faille. Oui, mais voilà, si à ses interlocuteurs « africains » la Première ministre assure que les Ukrainiens « font ce qu'ils doivent faire, ce qu'il est juste de faire », la Romaine reconnaît également que la contre-offensive menée par Kiev « ne se déroule pas comme prévu ». Loin d'avoir changé « le cours du conflit », admet-elle.
À lire aussi Giorgia Meloni : une rupture médiatique, des remous politiques Lors de l'échange, la présidente du Conseil italien estime même que « le moment approche où tout le monde comprendra qu'il nous faudra une issue ». Et de poursuivre : « Le problème, c'est de trouver une issue acceptable pour les deux parties sans détruire le droit international. J'ai quelques idées sur la façon de gérer cette situation, mais j'attends le bon moment pour les mettre sur la table. »
Des humoristes russes au long tableau de chasse
Ce mercredi, le piège tendu à Giorgia Meloni fait inévitablement le tour de la presse italienne qui rappelle que ses auteurs, eux, sont loin d'être des inconnus. Au printemps, c'était au tour de Jerome Powell, l'influent patron de la Réserve fédérale américaine de tomber dans le panneau, croyant alors s'entretenir directement avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Le tableau de chasse de Vovan et Lexus est copieux : Erdogan, Merkel, Kissinger, Gorbatchev ou encore Kamala Harris. Bien souvent, l'objectif étant de tromper des interlocuteurs considérés comme opposés à la ligne de Moscou, rappellent aujourd'hui les médias transalpins, ce qui vaut au duo humoristique d'être régulièrement accusé de rouler pour la machine de propagande du Kremlin, voire de chercher à obtenir des informations pour le compte du renseignement russe (ce que les deux intéressés démentent catégoriquement).
À lire aussi Une fondation américaine avoue à deux humoristes russes financer l'opposition à PoutineIl n'empêche, du côté de l'exécutif italien, un léger embarras est palpable. « Le bureau du conseiller diplomatique du Premier ministre déplore d'avoir été induit en erreur par un imposteur », reconnaît aujourd'hui Chigi dans un communiqué. Et d'expliquer que le canular avec les faux membres de l'UA avait eu lieu alors que Giorgia Meloni multipliait « les contacts avec les leader africains » en marge de l'assemblée générale de l'ONU entre le 19 et le 21 septembre. Période à laquelle l'Italie faisait face à des arrivées massives de migrants en provenance des côtes africaines. Un thème d'ailleurs abordé lors du fameux coup de téléphone.
L'opposition consternée
Au cours de l'échange, Giorgia Meloni ne fait ainsi pas mystère d'un certain agacement à l'égard de l'Union européenne : « Pendant longtemps, elle a cru pouvoir résoudre le problème en le reléguant à l'Italie. Ce qu'ils ne comprennent pas, c'est que c'est impossible. » Alors qu'elle venait tout juste de se rendre sur l'île de Lampedusa en compagnie de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, l'élue italienne ne mâche pas ses mots : « Le problème est que les autres s'en moquent et tout le monde est d'accord sur le fait que l'Italie doit résoudre ce problème seule. »
À lire aussi Pacte migratoire : l'Italie et l'Allemagne montent à bord de la réformeRien de choquant, estime à la presse italienne une source du Palazzo Chigi qui assure que Meloni n'a fait que rappeler la position italienne sur la lutte contre l'immigration illégale et l'indéfectible soutien à Kiev. « Giorgia Meloni ne tombe pas dans le piège des propagandistes russes » soutient même Giovanbattista Fazzolari, bras droit historique de la patronne des Frères d'Italie.
Un avis loin d'être partagé dans les rangs de l'opposition qui n'épargne pas les services de la présidence du Conseil. « Un niveau d'amateurisme embarrassant », tacle ainsi un sénateur centriste. « Il ne suffit pas de dire que nous avons été trompés par des imposteurs. Nous devons accroître le niveau de contrôle et maintenir une attention élevée afin de ne pas répéter des erreurs similaires. Nous ne pouvons pas nous permettre de risquer notre crédibilité internationale avec des gaffes de ce genre », avertit pour sa part un élu du Parti démocrate.
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