Dans un message publié sur Truth Social, le président Donald Trump a désigné le Venezuela comme « organisation terroriste étrangère » et a annoncé dans la foulée que les États-Unis mettaient en place un blocus contre « les pétroliers sous sanctions », une annonce qui marque une escalade dans la crise entre les deux pays.
Soumis à un embargo depuis 2019, le pays écoule sa production pétrolière sur le marché noir à des prix nettement plus bas, à destination en particulier de la Chine. Le pétrole constitue la principale source de revenus de Caracas.
Pour le vol de nos actifs, et pour de nombreuses autres raisons, notamment le terrorisme, le trafic de drogue et la traite des êtres humains, le régime vénézuélien a été désigné comme une ORGANISATION TERRORISTE ÉTRANGÈRE. Par conséquent, j'ordonne aujourd'hui UN BLOCAGE TOTAL ET COMPLET DE TOUS LES PÉTROLIERS SOUMIS À DES SANCTIONS entrant au Venezuela et en sortant.
Une citation deDonald Trump, sur Truth Social
L'administration américaine accuse M. Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic, ce que l'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole de son pays.
Les États-Unis ont déployé un important dispositif militaire dans les Caraïbes et bombardé des embarcations suspectées de narcotrafic en provenance du Venezuela.
Le Venezuela est entièrement encerclé par la plus grande armada jamais assemblée dans l'histoire de l'Amérique du Sud, a ainsi affirmé le milliardaire républicain, qui a assuré que le déploiement américain ne ferait que s'agrandir. Le choc qu'ils subiront sera sans précédent, a-t-il encore menacé.
Un embargo effectif a été mis en place après que les États-Unis ont saisi un pétrolier sanctionné au large des côtes du Venezuela la semaine dernière, les navires chargés de millions de barils de pétrole restant dans les eaux vénézuéliennes plutôt que de risquer la saisie.
S'exprimant lors d'un événement mardi soir avant la publication du message de Donald Trump, Nicolas Maduro a déclaré : L'impérialisme et la droite fasciste veulent coloniser le Venezuela pour s'emparer de ses richesses en pétrole, en gaz, en or et en autres minéraux. Nous avons juré de défendre notre patrie et la paix triomphera au Venezuela.
Le président américain a renforcé la présence militaire dans la région. Une vingtaine de frappes militaires contre des navires dans l'océan Pacifique et la mer des Caraïbes ont été menées, près du Venezuela, faisant au moins 90 morts.
Un autre avertissement aux compagnies aériennes
Plus tôt dans la journée, le régulateur américain de l'aviation, la FAA, a lancé un nouvel avertissement destiné aux compagnies aériennes opérant dans l'espace aérien vénézuélien, évoquant les dangers liés à l'activité militaire dans la région.
La FAA a exhorté les avions à faire preuve de prudence en raison de la détérioration de la situation sécuritaire et de l'intensification des activités militaires au Venezuela ou dans ses environs.
Un avertissement similaire avait été lancé le mois dernier.
Lundi, la compagnie américaine JetBlue a annoncé avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.
Le Venezuela proteste devant l'ONU contre le vol d'un pétrolier
Le même jour, le Venezuela a dénoncé devant le Conseil de sécurité des Nations unies le vol le 10 décembre d'un pétrolier saisi par les États-Unis au terme d'une opération militaire dans les Caraïbes.
Washington assure que le navire était utilisé au sein d'un réseau illicite d'acheminement de pétrole qui soutient des organisations terroristes étrangères.
Mais le président vénézuélien Nicolas Maduro l'a qualifié d'acte de piraterie prouvant, selon lui, que l'objectif du déploiement américain est de l'évincer du pouvoir pour s'emparer des réserves pétrolières du Venezuela.
L'ambassadeur vénézuélien auprès de l'ONU a présenté au Conseil de sécurité une lettre en espagnol l'invitant à condamner publiquement cet acte de piraterie promu par un État, l'usage illégitime de la force militaire contre un navire privé et le vol d'une cargaison issue du commerce international licite.
Caracas exige également la libération des membres d'équipage séquestrés et la restitution immédiate de la cargaison.
Le navire transportait entre 1 et 2 millions de barils de brut vénézuélien, selon les sources, pour une valeur de 50 à 100 millions de dollars.
Le président chilien soutient Trump
Fraîchement élu, le président d'extrême droite du Chili, Jose Antonio Kast, a affirmé mardi qu'il soutenait toute situation qui met fin à une dictature, en référence au Venezuela, qui, selon lui, pose un problème gigantesque à toute l'Amérique latine.
Je soutiens toute situation qui met fin à une dictature, une narco-dictature, a déclaré José Antonio Kast lors d'une conférence de presse à Buenos Aires.
Nous [le Chili] ne pouvons pas intervenir là-dedans, nous sommes un petit pays, mais nous sommes victimes de la terreur qu'implique vivre sous une dictature, a-t-il ajouté en référence à l'émigration vénézuélienne. Ce n'est pas à nous de régler le problème, mais qui le fera pourra compter sur notre soutien.