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Canada : qui est Mark Carney, pressenti pour succéder à Justin Trudeau comme Premier ministre ?

Auteur: Le Parisien avec AFP Source: Le Parisien
Mars 9, 2025 at 08:16
Mark Carney est donné largement favori du scrutin qui se termine dans la journée pour remplacer Justin Trudeau à la tête du parti libéral. Reuters/Evan Buhler
Mark Carney est donné largement favori du scrutin qui se termine dans la journée pour remplacer Justin Trudeau à la tête du parti libéral. Reuters/Evan Buhler

En pleine guerre commerciale avec les États-Unis, cet ancien directeur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre, rassure une partie non négligeable des Canadiens par son expérience et son calme.


Le Canada connaîtra officiellement son nouveau Premier ministre ce dimanche. Le parti au pouvoir s’apprête à choisir un ancien banquier central, novice en politique, pour remplacer Justin Trudeau au poste de Premier ministre. Il sera chargé de faire face aux menaces du président américain Donald Trump.

Mark Carney, 59 ans, est donné largement favori du scrutin qui se termine dans la journée pour remplacer Justin Trudeau à la tête du parti libéral (centre gauche). Après avoir passé près de dix ans au pouvoir, ce dernier a annoncé sa démission en janvier en plein chaos politique. Le vainqueur sera appelé à devenir Premier ministre. Mais il faudra probablement attendre quelques jours pour qu’une passation de pouvoir ait lieu entre les deux hommes, une fois le gouvernement formé.

L’ancien directeur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre a largement devancé ses adversaires en termes de soutien au sein du pays et de fonds levés. Ces dernières semaines, une seule question a dominé les débats : qui est la bonne personne pour affronter Donald Trump et ses attaques ? « Nous sommes confrontés à la crise la plus grave de notre vie… Tout, dans ma vie, m’a préparé à ce moment », a déclaré Mark Carney pour son dernier meeting vendredi.

Boycott et renoncement à des voyages

C’est ce message d’homme d’expérience habitué à gérer des crises, martelé tout au long de sa campagne, qui semble avoir porté ses fruits au moment où le pays est bouleversé par une crise historique avec son puissant voisin. Le président américain a lancé une guerre commerciale en imposant des droits de douane sur des produits canadiens et ne cesse de dire qu’il souhaite que le Canada devienne le « 51e État américain ». Ces attaques exaspèrent les Canadiens dont beaucoup renoncent à leur voyage au sud de la frontière et boycottent les produits américains.

Mark Carney séduit grâce à « son expérience économique et son sérieux » explique Stéphanie Chouinard, professeure de sciences politiques au Collège militaire royal du Canada. « Il connaît très bien les systèmes financiers internationaux et les forces et les faiblesses de l’économie canadienne », ajoute-t-elle, précisant qu’il a également réussi à se distancier de Justin Trudeau. D’après les analystes, les chances sont donc très minces pour sa principale adversaire, Chrystia Freeland. Cette ancienne ministre des Finances de Trudeau a quitté le gouvernement avec fracas, affichant ses désaccords sur la façon de gérer les attaques de Donald Trump.

Des élections dans l’année, au plus tard en octobre

Mais quel que soit le vainqueur, tout en affrontant les assauts américains, il devra rapidement également rassembler son parti en vue des prochaines élections. Celles-ci doivent se tenir au plus tard en octobre. Mais elles pourraient être déclenchées plus rapidement que cela et elles promettent d’être plus disputées qu’attendues. Très impopulaires et jugés responsables notamment de la forte inflation et de la crise du logement, les libéraux de Trudeau et Carney, qui affichaient plus de 20 points de retard en janvier dans les intentions de vote, sont aujourd’hui au coude-à-coude avec les conservateurs.

Selon un sondage de l’institut Angus Reid publié mercredi, Mark Carney est le choix préféré des Canadiens pour affronter Donald Trump, avec 43 % des personnes interrogées qui le plébiscitent contre 34 % pour le chef de file des conservateurs, Pierre Poilievre. Celui-ci, qui avait le vent en poupe ces derniers mois, semble perdre du terrain dans ce nouveau contexte politique. « Sa rhétorique populiste », qui rappelle celle de Donald Trump, dérange une partie des Canadiens, explique Daniel Béland, professeur de sciences politiques à l’Université McGill de Montréal. À l’inverse, l’expérience internationale de Mark Carney et son côté calme, « presque ennuyeux », sont rassurants pour de nombreux Canadiens.

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