Mamdani et Trump semblent en bons termes après leur rencontre à la Maison-Blanche

Charles Séguin

« Je pense qu’il est différent et je pense qu’il peut faire de grandes choses pour New York » : à l'étonnement de plusieurs, le président américain Donald Trump a louangé son ennemi idéologique Zohran Mamdani, vendredi, après une rencontre à huis clos avec celui qui deviendra bientôt le maire de New York.

Je crois qu’il va surprendre certains conservateurs, a déclaré le président à la presse dans le bureau ovale, aux côtés du socialiste démocrate assumé qui dirigera la plus grande ville des États-Unis à compter de janvier.

Nous ne nous sommes pas concentrés sur nos mésententes. Nous avons plutôt parlé de notre désir partagé d’améliorer le sort des New-Yorkais, a expliqué pour sa part M. Mamdani.

À l’approche du rendez-vous, certains observateurs ne pouvaient s’empêcher de penser à la rencontre – qui a tourné à l’affrontement – qu’a eue M. Trump avec Volodymyr Zelensky en début d'année.

Pendant sa campagne et après sa victoire, M. Mamdani a incarné une opposition au président américain, en y allant d'attaques directes contre M. Trump et en défendant des idées à l'antipode des siennes, notamment sur le conflit au Moyen-Orient et sur l'immigration.

MM. Trump et Mamdani ont dit avoir évité ces cordes sensibles.

En toute cordialité

Avant l'arrivée du maire désigné de New York, les médias s’étaient attroupés devant le croissant de l’aile ouest, où les dirigeants qui ont rendez-vous au bureau ovale sont d'habitude accueillis par Donald Trump à la sortie de leur limousine.

L’élu de 34 ans est finalement entré discrètement dans la Maison-Blanche et la rencontre s'est déroulée pendant une quarantaine de minutes, sans les médias.

Quand les deux hommes ont accueilli la presse dans le bureau ovale après leur discussion, le ton était cordial, même badin, par moments.

Tous deux originaires du même quartier new-yorkais, ils auraient parlé des objectifs qu’ils ont en commun pour la ville, comme la baisse du coût de la vie ou l’augmentation du sentiment de sécurité. Zohran Mamdani a d'ailleurs fait du premier sujet le thème central de sa campagne électorale.

Nous ne nous entendons peut-être pas sur la manière de s’y rendre, a tout de même convenu M. Trump.

Nous avons eu des discussions intéressantes et certaines de ses idées sont les mêmes que moi, a résumé le président. Je m’attends à l’aider et non à lui nuire, a-t-il même promis.

Au cours de son mandat, Zohran Mamdani aura besoin de financement fédéral pour mener à bien plusieurs grands projets d’infrastructure, notamment la construction d’un tunnel ferroviaire reliant le New Jersey et New York ou encore d’une nouvelle ligne de métro.

Blâmant la paralysie budgétaire, le département des Transports a déjà gelé près de 18 milliards de dollars américains dédiés à ces grands projets.

Né en Ouganda dans une famille indienne en 1991, Zohran Mamdani deviendra le maire le plus jeune de l’histoire de la ville et le premier musulman à occuper le poste. Il a été élu avec plus de 50 % des voix, début novembre, dans un scrutin au taux de participation jamais vu en 50 ans.

En amont de la rencontre, le futur maire avait confié qu'il était prêt quoi qu'il advienne.

Dans une entrevue radiophonique avec Fox News, le président américain, lui, avait prévu une rencontre civilisée. Il avait convenu que lui et M. Mamdani ont des philosophies différentes, mais s'attendait à bien s'entendre avec lui malgré tout.

Sa porte-parole à la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, avait cependant traité le maire désigné de New York de communiste, en disant que cette rencontre serait la preuve que le président Trump est prêt à rencontrer et à discuter avec tout le monde.

Avec les informations de Associated Press et Agence France-Presse