Après des mois de mystère autour de son avenir en tant que maire de Paris, Anne Hidalgo (PS) est finalement sortie du silence. L’édile socialiste a dévoilé ce mardi dans une interview au Monde qu’elle ne briguerait pas de troisième mandat en 2026.
La rumeur enflait depuis quelques semaines maintenant. C’est désormais confirmé. L’actuelle maire de Paris, Anne Hidalgo (PS), ne se présentera pas aux élections municipales de 2026 pour briguer un troisième mandat. Malgré les premiers démentis catégoriques de son entourage et après des mois sans faire part de ses intentions, l’édile a finalement révélé qu’elle faisait une croix sur sa réélection, dans une interview accordée ce mardi au Monde.
« Je ne me présenterai pas à un troisième mandat. C’est une décision que j’ai prise depuis longtemps », déclare l’édile socialiste, aux commandes de la capitale depuis 2014, mettant fin à suspense de plusieurs mois sur sa candidature.
Plusieurs indices avaient déjà mis la puce à l’oreille. Parmi les derniers signaux qui prédisaient une campagne 2026 sans Anne Hidalgo, le grand tourbillon qui agite actuellement les couloirs de l’Hôtel de Ville. On compte notamment le départ proche, annoncé depuis plusieurs semaines, du directeur de cabinet de la maire (PS) de Paris, en poste depuis six ans. Un mouvement qui s’ajoute à une dizaine d’autres, puisque plusieurs postes de premier plan ont été renouvelés ces dernières semaines. Une pratique courante en fin de mandat avec des fonctionnaires qui veulent s’assurer un futur indépendant du scrutin municipal à venir. De nombreuses réunions où le départ probable d’Anne Hidalgo était évoqué fuitaient aussi régulièrement dans les médias. Comme pour préparer le terrain.
Rémi Féraud, le poulain
Anne Hidalgo, largement plébiscitée par les Parisiens lors des précédents scrutins, dit avoir voulu annoncer sa décision « suffisamment tôt » par « respect » pour les Parisiens et pour préparer « une transmission sereine » portée par le sénateur socialiste Rémi Féraud, l’un de ses grands fidèles. À 53 ans, l’ancien maire du Xe arrondissement qui préside le groupe de la majorité municipale au Conseil de Paris, « a la solidité, le sérieux et la capacité de rassemblement nécessaires », selon Anne Hidalgo. « Rémi a vocation à devenir le prochain maire de Paris. Mais ça n’est pas moi qui décide (…). Ce sera aux militants socialistes parisiens d’en décider », dit-elle.
Inconnu du grand public, mais très apprécié dans son camp, l’élu était donné huitième dans notre sondage Ipsos sur les municipales, avec 11 % de sondés à la mi-novembre qui estimaient qu’il ferait un bon maire de Paris, contre 16 % pour son rival Emmanuel Grégoire, ancien premier adjoint de Paris.
Anne Hidalgo a demandé aux maires d’arrondissement de sa majorité, lors d’un déjeuner ce lundi, d’apporter également leur soutien à Rémi Féraud. Un choix qui avait déjà été ébruité depuis quinze jours environ. Le président du groupe socialiste au Conseil de Paris depuis 2014, ancien maire du Xe arrondissement de Paris entre 2008 et 2017, est un fidèle de la première heure.
Rien ne dit pour autant qu’il sera le candidat socialiste en 2026. Emmanuel Grégoire, ancien premier adjoint d’Anne Hidalgo, a en effet annoncé la semaine dernière dans une interview au Parisien briguer l’investiture du parti à la rose pour ces élections municipales dans la capitale. D’autres prétendants pourraient aussi se faire connaître.
« Maire jusqu’au dernier jour »
« Je me suis toujours inscrite dans l’idée que deux mandats étaient suffisants pour mener à bien de profonds changements », ajoute la maire sortante, 65 ans, dont le second mandat aura été marqué par le succès populaire des Jeux olympiques en cœur de ville l’été dernier.
À moins d’un an et demi des municipales, Anne Hidalgo assure qu’elle sera « maire jusqu’au dernier jour, avec la même énergie » qu’à son arrivée à l’Hôtel de Ville où elle a succédé au socialiste Bertrand Delanoë, en mars 2014, devenant la première femme à diriger Paris.
Un avenir dans la transition écologique ?
Une deuxième interrogation découle de cette annonce. Vers quels horizons compte s’envoler Anne Hidalgo ? « En parallèle, je continuerai à m’investir sur les questions de justice climatique, à l’échelle nationale et internationale », indique Anne Hidalgo qui, selon Le Canard Enchaîné, pourrait prendre la tête de la fondation Bloomberg à Bruxelles. Cette hypothèse bruisse depuis quelques semaines là aussi. Mais son entourage le réfute fermement, encore ce mardi matin.
Cette conjecture fait suite aux liens étroits qui se sont tissés ces dernières années entre les deux parties. En 2019, Anne Hidalgo avait été en parallèle de ses fonctions municipale reconduite à la présidence du C40, aussi appelé « Cities Climate Leadership Group », dont le président du conseil d’administration n’était autre que Michael Bloomberg lui-même.
« L’idée d’une collaboration entre Bloomberg et Hidalgo a toujours flotté dans l’air. On imaginait qu’il serait un des bailleurs de fonds pour ses activités. Tout en ayant vaguement entendu l’idée de la maire de créer une fondation de transition écologique », soufflait déjà dans nos colonnes un habitué des couloirs de l’Hôtel de Ville.
« Pas du tout » candidate à la présidentielle de 2027
Déjà, à l’été 2023, le quotidien Le Monde interrogeait l’entourage d’Anne Hidalgo, alors convaincu que cette dernière ne se représenterait pas. D’après le journal, elle préparait sa sortie en discutant, notamment avec Michael Bloomberg, « de la possibilité de créer une fondation, sous l’égide de l’ONU, qu’elle dirigerait ».
L’ex-candidate du PS, qui avait enregistré un score historiquement bas à la présidentielle de 2022, assure dans Le Monde qu’elle n’est « pas du tout candidate à la présidentielle » de 2027. Après 2026, elle souhaite « aider à l’émergence d’une force sociale-démocrate et écologiste » avec le PS, mais aussi avec l’eurodéputé Raphaël Glucksmann, leader de Place publique, qui pourrait à ses yeux « prendre le leadership » de cette force.
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