Sommet du G7

La guerre en Ukraine au coeur de la réunion du G7 dans Charlevoix

Auteur: Rania Massoud Source: Radio Canada
Mars 12, 2025 at 05:20
Les drapeaux des sept pays du G7 et de l'Union européenne vus lors de la réunion ministérielle organisée en 2023 à Tokyo. (Photo d'archives) PHOTO : REUTERS / JONATHAN ERNST
Les drapeaux des sept pays du G7 et de l'Union européenne vus lors de la réunion ministérielle organisée en 2023 à Tokyo. (Photo d'archives) PHOTO : REUTERS / JONATHAN ERNST

Les ministres des Affaires étrangères du Canada, du Royaume-Uni, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, du Japon et des États-Unis se réunissent pendant trois jours.    

Le Canada accueille à partir de mercredi les ministres des Affaires étrangères des pays membres du G7 pour une réunion qui sera vraisemblablement dominée par la guerre en Ukraine, au moment où des avancées ont été signalées dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu avec la Russie, chapeautées par Washington.

La réunion ministérielle, qui se tient dans la région de Charlevoix, au Québec, du 12 au 14 mars, sera également l’occasion pour le Canada, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, l'Italie, le Japon et les États-Unis de se pencher sur d’autres enjeux internationaux d’intérêt, dont les violences au Moyen-Orient et la stabilité dans la région indo-pacifique.

Les crises persistantes en Haïti et au Venezuela ainsi que les défis liés à la paix et à la sécurité en Afrique, en particulier au Soudan et en République démocratique du Congo, feront aussi partie des discussions entre les sept ministres.

Cette réunion marque, par ailleurs, la première visite officielle au Canada d’un haut responsable de l’administration américaine depuis la réélection du président Donald Trump, dans un contexte de tensions diplomatiques, économiques et politiques entre Ottawa et Washington. Le secrétaire d’État Marco Rubio a toutefois déjà affirmé qu’il compte « travailler » avec le Canada sur des « intérêts communs » malgré les « frictions » qui existent entre les deux pays.

Depuis son retour à la Maison-Blanche, le président Trump multiplie les menaces contre le Canada, ayant déclenché une guerre tarifaire contre Ottawa et affichant ouvertement son souhait d’annexer le pays pour en faire le 51e État.

Les États-Unis opposés à tout langage hostile envers la Russie

Mais si M. Rubio a dit qu’il allait tenter d’éviter les sujets clivants avec le Canada, d’autres points de friction, notamment en lien avec la guerre en Ukraine, risquent de surgir entre les ministres du G7.

Lundi, alors qu’il se rendait à Djeddah, en Arabie saoudite, pour des discussions sur l’Ukraine, M. Rubio a affirmé qu'il s'opposerait à tout langage hostile envers la Russie dans le communiqué final qui sera publié à l’issue de la réunion du G7 au Canada.

De toute façon, nous ne pouvons pas approuver un communiqué qui ne correspond pas à notre position, celle d'amener les deux parties à la table des négociations, a-t-il dit. Cette position, a-t-il expliqué, ne veut pas dire qu'on prend parti pour l'un ou l'autre camp, mais que nous pensons que le langage hostile rend parfois plus difficile la tenue de pourparlers.

Les pays du G7 ont souvent qualifié la Russie d’agresseur et son président, Vladimir Poutine, de tyran. Le président Trump, pour sa part, a qualifié le président ukrainien Volodymyr Zelensky de dictateur sans élections, le 19 février, sur sa plateforme Truth Social. Dix jours plus tard, une altercation verbale violente a éclaté entre les deux hommes dans le bureau ovale de la Maison-Blanche. M. Trump et le vice-président américain, J.D. Vance, ont accusé M. Zelensky de refuser les négociations de paix avec la Russie et de ne pas être assez reconnaissant pour l'aide américaine.

Sous la présidence de Donald Trump, Washington a profondément modifié sa position vis-à-vis de Moscou. En janvier, les États-Unis ont voté aux côtés de la Russie contre la majorité de leurs alliés occidentaux sur une résolution des Nations unies qui évitait d'exiger le retrait total des forces russes des territoires occupés par Moscou.

Une percée dans les pourparlers

Les négociations entre la Russie et l’Ukraine ont toutefois connu une percée remarquable mardi, après près de trois ans de guerre.

À la suite de la visite de M. Rubio à Djeddah, où il a rencontré la délégation ukrainienne menée par Andriy Yermak, haut conseiller du président Zelensky, Kiev a accepté la proposition américaine d'un cessez-le-feu de 30 jours avec la Russie.

L’Ukraine a aussi accepté d'entamer des négociations en vue de parvenir à une paix durable avec Moscou, tandis que les États-Unis se sont engagés à rétablir immédiatement l'aide militaire et le partage de renseignements avec Kiev, qui avaient été suspendus après l’accrochage verbal entre M. Trump et M. Zelensky à la Maison-Blanche.

À Moscou, la porte-parole de la diplomatie russe a indiqué ne pas exclure des contacts avec Washington dans les prochains jours. De son côté, le président Trump a dit mardi qu'il allait parler à Vladimir Poutine, sans doute cette semaine.

Après la réunion ministérielle dans Charlevoix, le Canada, qui préside le G7 depuis le début de l’année, s’apprête à accueillir un autre rendez-vous de taille cet été. Le Sommet du G7, qui se tiendra à Kananaskis, en Alberta, du 15 au 17 juin, devrait réunir les dirigeants des pays membres, dont le président américain.

La présence de Donald Trump à ce sommet a déjà été contestée par le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, qui a appelé le gouvernement fédéral à lui interdire d'entrer au Canada en raison de ses menaces visant le pays. Une suggestion qualifiée « d'irrespondable » par le premier ministre sortant Justin Trudeau.

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