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1 year oldCE QU’IL FAUT SAVOIR
La 28e conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP28) s’est ouverte jeudi à Dubaï, aux Émirats arabes unis.
La création d’un fonds pour compenser les « pertes et préjudices » subis par les pays vulnérables a été convenue dès l’ouverture, après plus de 30 ans de discussions sur le sujet.
L’élimination des combustibles fossiles est l’un des grands enjeux de la conférence.
Ce fonds sera géré provisoirement par la Banque mondiale pour une période de quatre ans, puis disposera d’un secrétariat indépendant et d’un conseil d’administration.
Les contributions y seront faites de manière volontaire par les pays contributeurs, et tous les pays en développement pourront en bénéficier.
Les Émirats arabes unis, qui accueillent la COP28, et l’Allemagne ont tous deux annoncé une contribution de 100 millions de dollars (des États-Unis), jeudi ; le Canada annoncera sa contribution vendredi, a indiqué à La Presse le cabinet du ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault.
Les pays vulnérables estiment que leurs besoins se chiffrent à 400 milliards de dollars par année pour faire face aux conséquences des changements climatiques auxquelles il est impossible de s’adapter, comme la submersion des terres.
Même si le fonds doit encore être garni, son annonce a été accueillie par une ovation debout des délégués des près de 200 pays participants à la COP28.
Sa création est aussi une réussite pour le président de la conférence, le sultan émirati Ahmed al-Jaber, qui aussi ministre de l’Industrie et président-directeur général de la compagnie pétrolière nationale, un cumul de fonctions qui lui a valu son lot de critiques.
« La rapidité avec laquelle nous l’avons fait est inédite, phénoménale et historique », a-t-il déclaré.
Un « pas » dans la bonne direction
La création du fonds a été saluée par les pays qui en bénéficieront et par diverses organisations environnementales, qui ont néanmoins rappelé que des milliards de dollars devront y être versés et que d’autres mesures de lutte contre le réchauffement climatique devront l’accompagner.
« Un fonds vide ne peut pas aider nos citoyens », a déclaré Madeleine Diouf Sarr, présidente du groupe des pays les moins avancés, qui représente 46 des nations les plus pauvres, saluant néanmoins une décision d’une « signification énorme pour la justice climatique ».
« Nous sommes un pas plus près de concrétiser l’assistance financière dont ont besoin les communautés qui subissent le plus lourdement les conséquences de la crise climatique », a déclaré Patrick Bonin, responsable de la campagne climat-énergie de Greenpeace Canada, appelant les principaux responsables de la crise climatique à payer leur juste part de la note.
Le Canada, en tant que grand producteur de pétrole et de gaz, doit être le premier à contribuer et appeler les entreprises pétrolières et gazières et autres gros pollueurs à en faire autant.
Patrick Bonin, responsable de la campagne climat-énergie de Greenpeace Canada
« Après 32 ans de pression et 27 COP, nous disposons enfin d’un fonds pour les pertes et dommages », s’est également réjoui Lyndsay Walsh, conseillère en politique climatique de l’organisation non gouvernementale Oxfam.
Les coûts des pertes et dommages dans les pays en développement se chiffrent déjà en centaines de milliards, a-t-elle ajouté, suggérant aux pays riches de puiser dans les « profits monstrueux réalisés par les géants de l’énergie fossile » pour contribuer au fonds.
Des « petits pas » à la course
Les pays réunis à Dubaï doivent en faire davantage pour lutter contre les changements climatiques, a déclaré à l’ouverture de la COP28 le Grenadien Simon Stiell, secrétaire administratif de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), affirmant que les « petits pas » ne suffisent plus.
« Nous devons apprendre à l’action climatique à courir », a-t-il lancé aux délégués, rappelant que 2023 a été l’année la plus chaude que l’humanité ait jamais connue.
Face au bilan mondial de l’action climatique, le monde peut se contenter de « constater l’absence de progrès » et s’engager à en faire plus éventuellement, ou bien il peut agir sérieusement, a indiqué M. Stiell, appelant à « financer correctement » la transition vers un nouveau système énergétique.
« Si nous ne signalons pas le déclin final de l’ère des combustibles fossiles telle que nous la connaissons, nous nous félicitons de notre propre déclin, et nous choisissons de payer avec la vie des gens », a-t-il prévenu.
L’élimination graduelle des combustibles fossiles à l’échelle mondiale s’annonce comme l’un des grands enjeux de la COP28, avec en toile de fond un débat sur le recours aux technologies encore expérimentales de capture et stockage de carbone.
Le sultan Al Jaber a d’ailleurs souligné que « le rôle des combustibles fossiles » devra figurer dans tout accord final.
- avec l’Agence France-Presse
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