REPORTAGE - Dans le centre de la Chine, la capitale méconnue de la province du Henan est un symbole de la transformation de l’industrie chinoise. L’installation de la «gigafactory» du géant BYD y a compensé la délocalisation d’une partie de la production de l’iPhone vers l’Inde.
Par Enguerrand Armanet, envoyé spécial à Zhengzhou
Une brume de pollution enserre les sommets des immenses gratte-ciel qui font le charme des mégapoles chinoises. Zhengzhou, capitale de la province du Henan, a beau compter plus de 16 millions d’habitants, l’atmosphère y demeure étonnamment calme : le parc automobile s’électrifie rapidement, et les scooters électriques ont depuis longtemps remplacé les vélos sur les pistes cyclables. Si la ville, considérée comme l’une des huit grandes anciennes capitales de Chine, n’a rien des centres financiers internationaux de la côte, cette métropole de l’intérieur du pays s’impose peu à peu comme une base arrière stratégique pour une industrie chinoise en quête de nouveaux marchés à l’export.
Dans le «Plan directeur terrestre et spatial de Zhengzhou (2021-2035)» approuvé par le gouvernement chinois en janvier dernier, la fonction de la ville est décrite ainsi : «Base de fabrication avancée dans le centre de la Chine, centre de commerce et de logistique, porte ouverte sur le monde extérieur et haut plateau régional d’innovation scientifique et technologique». Ici, à part les professeurs russes de l’université d’aéronautique de Zhengzhou et les étudiants venus de l’ouest de l’Afrique, les étrangers sont rares. En témoignent les regards étonnés des enfants et les rires étourdis des adultes dont on croise le regard. Seuls douze Français vivent dans le Henan, province de 99 millions d’habitants, d’après les fiches de l’ambassade.