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Trump prêt à se pencher sur une frappe mortelle controversée en mer des Caraïbes

Auteur: user avatar admin Source: Radio Canada
Le président américain Donald Trump. (Photo d'archives)  Photo : Getty Images / Roberto Schmidt
Le président américain Donald Trump. (Photo d'archives) Photo : Getty Images / Roberto Schmidt

Agence France-Presse

En pleine crise avec Caracas, le président Donald Trump a indiqué dimanche vouloir vérifier des informations selon lesquelles l'armée américaine aurait frappé à deux reprises une embarcation de présumés trafiquants de drogue, afin d'en éliminer deux survivants.

Washington, qui dit lutter contre les cartels de la drogue, a déployé des forces armées depuis septembre en mer des Caraïbes, notamment le plus grand porte-avions du monde. Une décision qui a enflammé les relations bilatérales.

Le président américain a confirmé dimanche s'être entretenu il y a plusieurs jours avec son homologue vénézuélien Nicolas Maduro. La veille, il avait décrété que l'espace aérien du Venezuela devait être considéré comme « totalement fermé ».

Caracas a dénoncé une agression en préparation des États-Unis, dans une lettre à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

Mais à la crise bilatérale se greffe désormais une autre polémique : le Washington Post affirme que le secrétaire à la Défense américain Pete Hegseth a ordonné, lors d'une frappe en septembre, que tous les passagers du bateau soient tués, ce qui a conduit les militaires à viser une deuxième fois deux survivants qui s'accrochaient au bateau en flammes.

Pete Hegseth s'exprime lors d'une conférence de presse.

Le secrétaire à la défense Pete Hegseth (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Alex Brandon / Associated Press

Nous allons regarder, a déclaré le président américain à bord de son avion, relevant qu'il n'aurait pas voulu ça. Tout en soutenant son ministre : Je ne sais rien de ça. Il dit qu'il n'a pas dit ça et je le crois, a déclaré le milliardaire américain. Le Washington Post affirme que l'ordre était de tuer tout le monde, ce que Pete Hegseth qualifie de fausses informations.

Bête noire des États-Unis depuis un quart de siècle, le Venezuela est accusé par Donald Trump d'être derrière le trafic de stupéfiants qui inondent les États-Unis. Caracas dément et rétorque que l'objectif de Washington est de le renverser et de mettre la main sur le pétrole du pays.

Rien de concret n'a filtré sur la conversation entre les deux chefs d'État. Je ne dirais pas que cela s'est bien ou mal passé. C'était un appel téléphonique, a éludé le président américain.

Le sénateur républicain américain Markwayne Mullin a affirmé dimanche que Washington avait proposé à Maduro de quitter le pays. Nous lui avons dit qu'il pouvait partir pour la Russie ou (...) dans un autre pays.

Aide de l'OPEP

Le Venezuela a annoncé de son côté avoir demandé à l'OPEP de l'aider à stopper cette agression (américaine) qui se prépare avec de plus en plus de force. Des propos tenus dans une lettre de M. Maduro lue par la vice-présidente et ministre du Pétrole Delcy Rodriguez, lors d'une visioconférence des ministres de l'OPEP.

Washington cherche à s'emparer des vastes réserves de pétrole du Venezuela, les plus grandes du monde, par l'utilisation de la force militaire, y écrit M. Maduro, répétant des accusations proférées à de multiples reprises.

Au total, les États-Unis ont mené des frappes contre plus de 20 navires dans les Caraïbes et le Pacifique, tuant au moins 83 personnes, sans fournir de preuves que ces navires sont impliqués dans le trafic de drogue.

Un navire en feu en mer.

Cette image tirée d'une vidéo sur le compte du président américain montre ce qui semble être une frappe sur un bateau qui, selon lui, transportait des trafiquants de drogue présumés dans les Caraïbes.

Photo : @realDonaldTrump / Truth Social

Des experts et l'ONU remettent en question la légalité des opérations. Aucun suspect n'a été interpellé ni interrogé.

Le président de l'Assemblée nationale du Venezuela a annoncé dimanche avoir reçu des familles de Vénézuéliens assassinés, exécutés extrajudiciairement lors des actions, clairement illégitimes et illégales de l'armée américaine.

Jorge Rodriguez, un des hommes forts du pays, a aussi rebondi sur les accusations du Washington Post. Si une guerre avait été déclarée et avait conduit à de tels assassinats, nous parlerions de crimes de guerre. Étant donné qu'il n'y a aucune guerre déclarée entre pays, ce qui s'est produit (...) ne peut être qualifié autrement que d'assassinats ou d'exécutions extrajudiciaires, a-t-il estimé.

Ces derniers jours, une activité constante d'avions de combat américains a été enregistrée à quelques dizaines de kilomètres des côtes vénézuéliennes, selon des sites de suivi des aéronefs.

Six compagnies aériennes ont suspendu leurs liaisons avec le Venezuela. Mais l'aéroport de Caracas fonctionnait normalement dimanche.

Jeudi, Donald Trump avait déclaré que l'armée américaine allait très bientôt commencer à cibler des trafiquants dans des opérations terrestres, suscitant l'opposition de parlementaires américains de tous bords.

Au pouvoir depuis 2013, le président socialiste Nicolas Maduro, héritier politique de Hugo Chavez, figure de la gauche radicale, a été réélu en 2024 après un scrutin marqué par des troubles et des arrestations.

La cheffe de l'opposition Maria Corina Machado, prix Nobel de la paix 2025, assure que le pouvoir a fraudé.

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