Israel & Palestine

La France et d’autres pays doivent reconnaître l’État de Palestine lundi à l’ONU

Source: Radio Canada
Septembre 22, 2025 at 08:32
La France et l'Arabie saoudite organisent lundi un sommet sur l'avenir de la solution à deux États.  Photo : Getty Images / JOEL SAGET / AFP
La France et l'Arabie saoudite organisent lundi un sommet sur l'avenir de la solution à deux États. Photo : Getty Images / JOEL SAGET / AFP

La France et plusieurs autres pays doivent reconnaître lundi l'État de Palestine, tentant de mettre un peu plus la pression sur Israël à l'ouverture de la grand-messe annuelle de l'ONU à New York qui sera dominée par la guerre à Gaza.

Cette reconnaissance à la portée essentiellement symbolique, prévue lors d'un sommet qu'organisent la France et l'Arabie saoudite sur l'avenir de la solution à deux États, israélien et palestinien vivant côte à côte en paix et sécurité, est l'aboutissement d'un processus de plusieurs mois pour lequel Emmanuel Macron a bataillé ferme.

Il a permis l'adoption par l'écrasante majorité de l'Assemblée générale de l'ONU d'un texte qui soutient un futur État palestinien, excluant sans équivoque le mouvement islamiste Hamas. Une condition exigée par de nombreux pays occidentaux.

Les Palestiniens veulent une nation, ils veulent un État et nous ne devons pas les pousser vers le Hamas. Si nous ne leur offrons pas de perspective politique et une telle reconnaissance [...], ils seront coincés avec le Hamas comme unique solution, a justifié dimanche le président français dans l'émission Face the Nation sur CBS.

 

Si nous voulons isoler le Hamas, le processus de reconnaissance et le plan de paix qui l'accompagne est une précondition.

Une citation deEmmanuel Macron, président français

 

 

Emmanuel Macron.
Le président français Emmanuel Macron PHOTO : GETTY IMAGES / BENOIT TESSIER

Avant même cette réunion à l'ONU, le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie et le Portugal ont formellement reconnu dimanche l'État palestinien.

Cela porte désormais à au moins 145, sur 193 États membres de l'ONU, le nombre de pays reconnaissant l'État palestinien, selon les vérifications et le décompte de l'AFP. Cela ne change pas le statut d'observateur des Palestiniens à l'ONU, dont l'adhésion pleine et entière a été bloquée par les États-Unis.

Plusieurs autres pays devraient se joindre au mouvement lundi avec, outre la France, Andorre, la Belgique, le Luxembourg, Malte et Saint-Marin, selon la présidence française.

Ces annonces interviennent alors que l'armée israélienne a intensifié son offensive à Gaza, déclenchée par une attaque meurtrière du Hamas en 2023, et que la pression s'accentue sur Israël face à la situation humanitaire désastreuse dans le territoire palestinien assiégé.

Effacement des Palestiniens

Le président palestinien Mahmoud Abbas, qui doit s'exprimer lundi au sommet par vidéo, car privé de visa par les États-Unis, a salué les nouvelles reconnaissances comme un pas important et nécessaire vers la concrétisation d'une paix juste et durable.

Certains diplomates craignent toutefois des représailles israéliennes.

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a répété dimanche qu'il n'y aura pas d'État palestinien et a menacé d'étendre la colonisation en Cisjordanie, tandis que deux ministres israéliens d'extrême droite, Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, appelaient à l'annexion de ce territoire palestinien occupé.

Mais nous ne devons pas nous sentir intimidés par le risque de représailles, parce que, quoi que nous fassions, ces actions vont continuer, a insisté le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres dans un entretien à l'AFP, en référence à la guerre à Gaza et à l'annexion insidieuse de la Cisjordanie.

Dans ce contexte, le discours de Benyamin Nétanyahou à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU vendredi est très attendu, tout comme celui de Donald Trump mardi parce que les États-Unis, principal allié d'Israël, se sont clairement opposés à ce processus de reconnaissance, ne jugeant pas l'Autorité palestinienne comme un partenaire crédible pour la paix.

 

Benyamin Nétanyahou.
Benyamin Nétanyahou, premier ministre israélien PHOTO : GETTY IMAGES / ABIR SULTAN

 

Le département d'État a critiqué dimanche des annonces pour la galerie, disant privilégier une diplomatie sérieuse.

Pour Max Rodenbeck, de l'International Crisis Group, tout effort diplomatique pour soutenir les droits des Palestiniens est bienvenu, mais sans mesures concrètes pour les accompagner, ces reconnaissances risquent de distraire de la réalité, qui est l'effacement accéléré de la vie des Palestiniens sur leur terre natale.

L'attaque du 7 octobre 2023 contre Israël par le Hamas a entraîné la mort de 1219 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon des données officielles.

Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza, les représailles israéliennes ont coûté la vie à 65 062 Palestiniens, en majorité des civils, dans la bande de Gaza, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007.

Si la guerre à Gaza risque d'éclipser de nombreuses autres crises dans le monde cette semaine à l'ONU, quelques dossiers devraient quand même réussir à se faire une place, comme les négociations sur le nucléaire iranien, ou la guerre en Ukraine et les risques dans le reste de la région, avec dès lundi une réunion d'urgence du Conseil de sécurité sur l'incursion d'avions russes dans l'espace aérien de l'Estonie.

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