Après plusieurs semaines d’alertes provenant notamment d’organisations humanitaires, le programme de l’ONU dévolu aux problématiques de sécurité alimentaire a publié un rapport, vendredi 22 août, affirmant qu’une famine était en cours dans la bande de Gaza. Des accusations rejetées par le gouvernement de Benyamin Nétanyahou.
Vendredi 22 août, le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), un organisme des Nations unies, a confirmé qu’une famine est en cours dans la ville de Gaza et qu’elle risque de s’étendre à plusieurs localités proches, annonce le site qatari Al-Jazeera dans son direct.
Le programme onusien “a relevé son classement pour le gouvernorat de Gaza à la phase 5, le niveau le plus élevé, caractérisé par la famine, la misère et la mort”, explique la version anglophone d’Al-Jazeera. Cette nouvelle classification concernerait près de 500 000 personnes dans l’enclave palestinienne assiégée et soumise à un blocus quasi intégral de la part de l’armée israélienne.
“C’est une famine que nous aurions pu éviter si on nous avait laissés faire. Les livraisons de nourriture s’entassent aux frontières à cause de l’obstruction systématique d’Israël”, a déclaré, toujours cité par Al-Jazeera, Tom Fletcher, responsable de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies. La famine dans l’enclave palestinienne “devrait tous nous peser sur la conscience”,a-t-il ajouté.
Pour l’IPC, une famine est en cours lorsque trois critères sont réunis : au moins 20 % des foyers sont confrontés à un manque extrême de nourriture, au moins 30 % des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aiguë et au moins 2 personnes sur 10 000 meurent de faim chaque jour.
Dénégations israéliennes
“Alors qu’il semble ne plus y avoir de mots pour décrire l’enfer que vivent les habitants de Gaza, un nouveau mot vient s’ajouter : ‘famine’”, a déclaré le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, dans une publication sur X. “Ce n’est pas un mystère, c’est une catastrophe causée par l’homme, une condamnation morale et un échec de l’humanité elle-même […]. En tant que puissance occupante, Israël a des obligations incontestables en vertu du droit international, notamment celle d’assurer l’approvisionnement alimentaire et médical de la population. Nous ne pouvons pas laisser cette situation perdurer en toute impunité.”
De son côté, Volker Türk, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, a rappelé qu’“affamer des gens à des fins militaires est un crime de guerre”.
Ce rapport a été fermement rejeté par le ministre des Affaires étrangères de l’État hébreu. “Il n’y a pas de famine à Gaza”, assure Gideon Sa’ar dans un communiqué. Il a également dénoncé un document “basé sur les mensonges du Hamas et relayé par des organisations partisanes”.
La publication de l’IPC intervient deux jours après la validation, par le ministère de la Défense israélien, d’un plan prévoyant la conquête de la ville de Gaza baptisé “Chars de Gédéon II”.
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