Pas de revendications mais déjà un coupable tout trouvé. Deux ministres turcs ont pointé du doigt le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), mouvement armé désigné comme organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l’Union européenne, comme responsable de l’attaque du mercredi 23 octobre devant les installations de l’usine d’armements TUSAŞ à Ankara.
«Le processus identification et la recherche d’empreintes digitales se poursuivent et nous dirons quelle organisation terroriste est à l’origine de l’attentat [...]. La manière dont cette action a été menée est très probablement liée au PKK», a d’abord déclaré le ministre de l’Intérieur Ali Yerlikaya, qui a relevé le bilan à cinq morts et 22 blessés.
De son côté, le ministre de la Défense Yasar Guler a également évoqué la responsabilité possible du PKK : «Comme ils le font toujours, ils ont tenté de troubler la paix de notre nation en menant une attaque ignoble et déshonorante. [...] Nous infligeons toujours à ces scélérats du PKK le châtiment qu’ils méritent, mais ils ne reviennent jamais à la raison. Nous ne renoncerons pas à les poursuivre jusqu’à ce que le dernier terroriste soit éliminé, et nous les ferons souffrir pour ce qu’ils ont fait», a-t-il assuré.
L’attaque devant le siège des industries de défense de Turquie avait été confirmée dans l’après-midi par le ministre de l’Intérieur sur X, faisant dans un premier temps «quatre martyrs et 14 blessés», selon Recep Tayyip Erdogan. Le dirigeant turc, qui a fustigé une «attaque haineuse», était en déplacement à Kazan, en Russie, lors d’une rencontre avec Vladimir Poutine, qui lui a adressé ses condoléances.
La chaîne de télévision privée NTV a également mentionné des coups de feu après l’explosion qui s’est produite autour de 16 heures locales (15 heures en France). Malgré les accusations ministérielles, l’attaque n’a pas été revendiquée à ce stade.
Selon les images diffusées, une importante fumée blanche s’était dégagée après l’explosion, devant l’entrée du site, située à une quarantaine de kilomètres de la capitale. Un important salon des industries de défense et aérospatiales se tient cette semaine à Istanbul, qui a vu notamment la visite du ministre ukrainien des Affaires étrangères. Le secteur de la défense, dont les célèbres drones Bayraktar, a représenté près de 80 % des revenus à l’exportation du pays et 10,2 milliards de dollars pour l’année 2023.
Erdogan en Russie
Le ministre des Transports, Abdulkadir Uraloglu, a «condamné l’attentat terroriste perpétré contre les installations de Turkish Aerospace Industries Inc. à Ankara». «Que Dieu ait pitié de nos martyrs et que nos blessés se rétablissent rapidement» a-t-il ajouté sur X. Le chef de l’Opposition Özgür Özel, président du CHP, a également condamné «l’attaque terroriste», précisant, sur X : «Je condamne le terrorisme, peu importe de qui et d’où il vient.»
Un important salon des industries de défense et aérospatiales se tenait cette semaine à Istanbul, en présence du PDG des Industries de Défense, auquel s’est rendu notamment le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriï Sybiga. Le secrétaire général de l’Otan, Mark Rütte, dont la Turquie est membre, a indiqué «se tenir au côté de notre allié, la Turquie». De même que la délégation européenne à Ankara qui s’est dite «très choquée et attristée» ou l’ambassadrice de France, Isabelle Dumont, qui a exprimé sa «solidarité avec les autorités turques» et présenté ses condoléances aux familles des victimes.
Le secteur de la défense de la Turquie, dont les célèbres drones Bayraktar, a représenté près de 80 % des revenus à l’exportation du pays et 10,2 milliards de dollars pour l’année 2023. Sur les huit premiers mois de 2024, les revenus d’exportation des industries de défense ont atteint 3,7 milliards de dollars, en hausse de 9,8 % comparé à la même période l’an dernier.
La dernière attaque terroriste qui a frappé le territoire turc, une attaque dans une église à Istanbul, revendiquée par le groupe Etat islamique, avait fait un mort.
Auparavant le Parti des Travailleurs du Kurdistan, (PKK) en lutte armée contre le gouvernement, avait perpétré une attaque à Ankara devant un commissariat de police en octobre 2023, qui avait fait deux morts (les assaillants) et blessé deux policiers.
Mise à jour à 18 h 10, les autorités annoncent la mort d’une quatrième personne puis à 20h48 avec le nouveau bilan et les accusations du PKK.
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