Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est dit prêt vendredi à accepter des garanties de protection de l'OTAN limitées dans un premier temps aux territoires contrôlés par Kiev afin de « mettre fin à la phase chaude de la guerre » menée par la Russie.
Près de trois ans après le lancement d'une offensive à grande échelle par Vladimir Poutine, le retour prévu de Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier, dans un contexte d'escalade marquée par le tir par Moscou d'un nouveau puissant missile vers l'Ukraine, a relancé les interrogations sur la possibilité d'un cessez-le-feu.
Volodymyr Zelensky a laissé entendre qu'il est disposé à attendre avant de récupérer les zones occupées par l'armée russe – près d'un cinquième du pays – si un tel accord pouvait offrir la sécurité au reste de l'Ukraine et mettre fin aux combats.
Si nous voulons mettre fin à la phase chaude de la guerre, nous devons placer sous l'égide de l'OTAN le territoire de l'Ukraine que nous contrôlons, a déclaré le président à la chaîne britannique Sky News, selon une traduction en sourdine de ses propos en anglais.
C'est ce que nous devons faire rapidement, et ensuite, l'Ukraine pourra récupérer l'autre partie de son territoire par des voies diplomatiques, a-t-il ajouté.
Kiev a jusqu'à présent toujours exclu de céder des territoires en échange de la paix, tandis que Vladimir Poutine exige que l'armée ukrainienne se retire de davantage de territoires et se refuse à toute adhésion de son adversaire à l'OTAN.
Gains territoriaux de la Russie
Moscou contrôle environ 18 % du territoire internationalement reconnu de l'Ukraine, y compris la péninsule de Crimée, qu'elle a annexée en 2014. La Russie a aussi annexé les régions de Donetsk, de Kherson, de Lougansk et de Zaporijjia, même si elle ne les contrôle pas entièrement.
Ces dernières semaines, les forces russes ont engrangé, à une vitesse inédite depuis début 2022, des gains territoriaux face à une armée ukrainienne affaiblie.
Et le conflit s'est récemment intensifié avec des frappes massives sur les territoires contrôlés par Kiev, le président russe Vladimir Poutine menaçant de frapper des centres de décision de la capitale ukrainienne avec son nouveau missile Orechnik en riposte à l'envoi de missiles fournis par les États-Unis et par le Royaume-Uni sur le territoire russe.
Donald Trump a critiqué l'aide américaine à Kiev et a affirmé, pendant sa campagne, qu'il pourrait mettre fin au conflit en quelques heures, sans toutefois dire comment.
M. Zelensky a insisté sur le fait que toute offre d'adhésion à l'OTAN devait être faite à l'ensemble de l'Ukraine, mais ses propos suggèrent qu'il pourrait accepter que la protection de l'Alliance, telle que la clause de défense collective de l'article 5, ne s'appliquent qu'au territoire contrôlé par Kiev.
Si nous parlons de cessez-le-feu, [nous avons besoin de] garanties selon lesquelles Poutine ne reviendra pas, a dit M. Zelensky en anglais.
Vladimir Poutine a déjà demandé à Kiev de renoncer à ses ambitions de rejoindre l'OTAN s'il souhaite un accord de paix.
Escalade du conflit depuis deux semaines
Dans le contexte d'une escalade du conflit depuis deux semaines, M. Zelensky a eu une série d'appels téléphoniques avec des dirigeants occidentaux, notamment le Britannique Keir Starmer, le Français Emmanuel Macron et l'Allemand Olaf Scholz.
À cette occasion, Emmanue Macron a condamné avec la plus grande fermeté les frappes indiscriminées de la Russie qui ne cessent de s'intensifier contre les villes, contre les civils et contre les infrastructures énergétiques de l'Ukraine, a indiqué la présidence française.
Ces frappes, la coopération accrue avec la Corée du Nord et la rhétorique irresponsable qui les accompagne participent d'une logique d'escalade inacceptable de la part de la Russie, a ajouté M. Macron.
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken s'est également entretenu avec le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriï Sybiga, vendredi, pour l'informer des objectifs américains en matière de soutien durable à l'Ukraine, a déclaré le porte-parole du département d'État, Matthew Miller.
L'administration de Joe Biden a renforcé son soutien à Kiev depuis que Donald Trump a remporté l'élection présidentielle. Elle a transféré davantage d'armes et a autorisé l'Ukraine à tirer des missiles à longue portée sur le territoire russe.
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