Union Européenne

Espace Schengen : le nouveau système de contrôle numérique des voyageurs entre en vigueur

Octobre 12, 2025 at 19:27
L'espace Schengen est une zone de libre circulation des personnes qui regroupe 29 pays européens.  Photo : Getty Images / DANIEL MIHAILESCU / AFP
L'espace Schengen est une zone de libre circulation des personnes qui regroupe 29 pays européens. Photo : Getty Images / DANIEL MIHAILESCU / AFP

L’espace Schengen renforce son contrôle des voyageurs : dès dimanche, les ressortissants non européens seront enregistrés dans un nouveau système numérique qui collectera notamment leurs données biométriques.

Concrètement, ce nouveau registre, appelé système d’entrée-sortie, enregistrera :

  • la date, l'heure et le lieu de l’entrée ou de la sortie dans les États Schengen;

  • le refus d'entrée, le cas échéant;

  • le nom et le prénom du ressortissant;

  • son numéro de passeport;

  • ses données biométriques, c’est-à-dire les empreintes digitales et une photo du visage. Les données biométriques seront conservées pendant trois ans dans la banque numérique. Lorsqu'un voyageur retournera dans l’espace Schengen durant cette période, il n’aura pas à fournir ses données de nouveau.

 

Une personne fait numériser ses empreintes digitales par une machine.
Les données biométriques, y compris les empreintes digitales, seront conservées pour trois ans dans le système numérique d’entrée-sortie. Photo : Getty Images / FRED DUFOUR / AFP

 

Seront soumis à cet enregistrement numérique les ressortissants non européens qui voyageront pour un court séjour dans l'espace Schengen, d’une durée autorisée de 90 jours au maximum sur une période de 180 jours. À noter que les Canadiens et les Canadiennes, contrairement aux citoyens d'autres pays non européens, n’ont pas besoin d’obtenir de visa de court séjour pour l’espace Schengen.

Ce nouveau système, qui doit remplacer à terme l’estampillage manuel dans les passeports, sera instauré progressivement au cours des six prochains mois et devra être mis en œuvre dans sa totalité au plus tard le 10 avril 2026.

Au cours des 180 premiers jours suivant la mise en œuvre du système, les agents des services frontaliers continueront à estampiller les passeports en plus d’enregistrer numériquement les entrées et les sorties. Après la période de transition, seul le système numérique sera utilisé, lit-on sur le site du gouvernement du Canada.

Qu'est-ce que l'espace Schengen?

L'espace Schengen regroupe 29 pays européens, au sein desquels les personnes peuvent voyager librement, sans contrôle aux frontières intérieures et sans devoir se doter de visas distincts.

Les pays membres : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Islande, Italie, Lettonie, Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Norvège, Pologne, Portugal, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Suède, Suisse et République tchèque.

D’autres pays européens ne font pas partie de l’espace Schengen et ont leurs propres règles frontalières : Albanie, Bélarus, Bosnie-Herzégovine, Chypre, Irlande, Macédoine du Nord, Moldavie, Monténégro, Royaume-Uni, Russie, Serbie et Ukraine.

Défis pour les pays à forte affluence touristique

En débat depuis près de dix ans, ce système, dont le lancement a été repoussé à plusieurs reprises, suscite la réticence de certaines compagnies de transport ou de passagers qui craignent qu'il n'allonge les files d'attente dans les aéroports ou dans les gares.

C'est pourquoi sa mise en œuvre est échelonnée dans le temps.

Les plus gros pays européens, comme la France et l'Allemagne, ne feront qu'une poignée de contrôles dans un premier temps afin d'éviter des files d'attente monstres dans les aéroports.

Le 12 octobre, on s'attend à une situation normale, il n'y aura pas de problèmes de congestion, souligne le ministère français de l'Intérieur.

Toutefois, la mise en œuvre de ce système reste un défi majeur pour la France, qui figure parmi les premières destinations touristiques mondiales, ajoute-t-il.

Dans les plus petits États membres, ce système sera complètement instauré dès dimanche.

 

Des voyageurs marchent dans un aéroport à proximité de panneaux qui indiquent les zones Schengen et non Schengen.
Des voyageurs à l'aéroport international Henri Coanda d'Otopeni, en Roumanie. (Photo d'archives) Photo : Getty Images / DANIEL MIHAILESCU / AFP

 

Pourquoi un tel système?

L'objectif principal est d'assurer un meilleur partage d'informations entre les États puisque tous les pays membres de l'espace Schengen auront accès à une même base de données numérique qui regroupera les informations des voyageurs, ce qui n'est pas le cas actuellement.

Le nouveau système pourra ainsi détecter automatiquement les voyageurs qui dépasseront la règle des 90 jours maximum de séjour. Ces contrevenants s’exposent à des amendes, à une expulsion ou encore à des interdictions d’entrée futures.

Qui plus est, selon l'Union européenne, le remplacement des tampons dans les passeports par le système entrée-sortie permettra d’accélérer les contrôles aux frontières, de prévenir l’immigration irrégulière, de renforcer la sécurité et de faciliter la lutte contre la criminalité et le terrorisme.

D’autres mesures à venir

Prochaine étape : le lancement prévu, au dernier trimestre 2026, d'une autorisation de voyage numérique, baptisée ETIAS (European Travel Information and Authorisation System), qui sera nécessaire pour les 27 États membres de l’Union européenne, l’Islande, le Liechtenstein et la Suisse.

Tous les ressortissants de pays exemptés de visas de court séjour, dont les Canadiens et les Canadiennes, devront désormais remplir un document numérique avant leur arrivée et s'acquitter d'une somme qui devrait tourner autour de 20 euros (32,55 $ CA).

Avec les informations de l'Agence France-Presse

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