DÉCRYPTAGE - Dans le conflit qui l’oppose à Bruxelles dans la régulation du numérique, le gouvernement américain affirme qu’il pourrait exercer des représailles contre une dizaine de groupes européens. Tous ont une importante activité outre-Atlantique.
Par Lucas Mediavilla
La guerre du numérique entre Washington et Bruxelles change de dimension. Depuis des mois, les géants californiens exercent une pression intense sur la Maison-Blanche pour obtenir un assouplissement des règles européennes encadrant le numérique. Mardi, l’administration américaine a franchi un pas supplémentaire en brandissant ouvertement la menace de représailles contre des champions européens de la tech, des médias ou de l’industrie implantés aux États-Unis, faute de concessions de Bruxelles.
Jugeant que l’UE limite et entrave la « compétitivité de fournisseurs américains par des moyens discriminatoires», un cadre du département américain du commerce a menacé mardi d’« utiliser tous les outils à leur disposition pour contrer ces mesures déraisonnables» . Ce dernier ajoutant que « si des mesures de rétorsion s’avéraient nécessaires, le droit américain permet notamment l’imposition de redevances ou de restrictions sur les services étrangers, parmi d’autres actions possibles. »