Malgré la contestation du fonds souverain norvégien et les critiques des agences de conseil en vote, les actionnaires de Tesla pourraient valider la rémunération d'Elon Musk.
La Norvège est un pays riche mais petit. Son PIB s'élève à 483 milliards de dollars. Est-ce la raison pour laquelle son fonds souverain a jugé excessive la rémunération des 1.000 milliards de dollars que pourrait toucher Elon Musk sur dix ans, si les actionnaires de Tesla l'approuvent à l'assemblée générale, ce jeudi ? Au-delà des chiffres inédits, ce fonds, qui pèse 2.000 milliards de dollars, se présente comme un investisseur responsable, et ces émoluments entrent en collision avec ses engagements. Pas question de perdre le nord sur les principes éthiques.
Cet actionnaire rejoint ainsi les grandes agences américaines de conseil en vote, ISS et Glass Lewis qui ont émis des recommandations négatives. Elles se sont fait taxer par l'homme le plus riche au monde de « terroristes corporatifs ». Elon Musk n'a pas goûté leurs avis « désastreux et destructifs pour l'avenir de Tesla ».
La résolution a de grandes chances d'être approuvée. Avec ses 12 % au capital, Elon Musk va pouvoir voter. C'est sans compter les nombreux fans qui sont électrisés par l'équation suivante : si l'homme bionique, joué par Lee Majors, valait 6 millions de dollars en 1974, le créateur des robots humanoïdes et de la voiture autonome peut bien valoir 1.000 milliards dans dix ans. Surtout s'il a multiplié par 6 la valeur de Tesla en Bourse à 8.500 milliards. L'argument massue : sans ce pactole, Elon Musk, le visionnaire au volant, ira voir ailleurs.
Reste une inconnue de taille : cette rémunération sera-t-elle jamais déboursée ? Carlos Tavares, patron de Stellantis, a lâché, dans « Les Echos », cette prédiction : dans dix ans, Tesla n'existera peut-être plus, terrassée par le géant chinois BYD. De quoi jeter un froid et faire fondre quelques certitudes.