Enquête. Que deviennent les avions quand ils prennent leur retraite ?

Par un beau lundi matin d’avril 2024, un 747-400 d’Air India, baptisé Agra, se positionne sur la piste 27 de l’aéroport de Bombay (devenu Mumbai en 1995), puis entame sa course au décollage. Alors que l’avion quitte le sol et commence son ascension au-dessus de la métropole densément peuplée, il donne pendant un court instant l’impression, quelque peu effrayante, que quelque chose ne tourne pas rond. Il vient d’être cloué au sol pendant trois longues années à cause de la pandémie de Covid-19, subissant les assauts de l’humidité et de la mousson. Ses énormes ailes, presque aussi grandes que son fuselage, le font s’incliner de manière inquiétante vers la gauche, puis vers la droite, avant qu’il ne se stabilise et ne s’élève dans les airs au-dessus de la mer d’Arabie.

Avant cela, Agra avait transporté des familles vers des êtres chers, des étudiants vers de nouvelles vies et des cadres vers de nouveaux marchés. Il avait emmené à son bord des Premiers ministres à des sommets, des pèlerins à La Mecque et rapatrié des citoyens bloqués pendant la pandémie. Au total, en sept ans, il aura effectué plus de 13 000 voyages et passé 63 120 heures dans le ciel. En cette journée d’avril 2024, il était désormais en route vers sa destination (...) La suite est réservée aux abonnés…