Les bourses mondiales tentent un rebond mardi après la débâcle des dernières séances, poussées par une lueur d'espoir, l'administration américaine se disant ouverte à la négociation concernant ses droits de douane.
À Wall Street, dans les premiers échanges, les principaux indices ont décollé : le Dow Jones grimpait de 3,69 %, le Nasdaq de 4,33 % et le S&P 500 de 3,83 % après les montagnes russes de la veille.
Les marchés montrent quelques premiers signes de stabilisation après l'incroyable déroute de ces derniers jours, commente Jim Reid, économiste de Deutsche Bank.
En Europe, en après-midi, la Bourse de Paris prenait 3,55 %, Londres 3,47 %, Francfort 3,08 % et Milan 3,45 %.
Sur le Vieux Continent, les actions ont ainsi rebondi après leur plus grande chute en trois jours depuis cinq ans et le début de la pandémie de COVID-19, note Stephen Innes, de SPI AM.
En chute pendant trois séances consécutives, l'indice paneuropéen Stoxx Europe 600, qui réunit les 600 plus importantes capitalisations boursières du Vieux Continent, avait dégringolé de près de 11 %, reflétant aussi la pire baisse en trois jours des marchés européens en cinq ans, détaille-t-il.
Il y a une lueur d'espoir offerte par les bourses japonaises, qui ont bondi de plus de 6 % après l'annonce de l'ouverture de négociations commerciales dans quelques jours entre le Japon et les États-Unis, note Matt Britzman, analyste chez Hargreaves Lansdown. La veille, le Nikkei avait dévissé de presque 8 %.
Le premier ministre japonais Shigeru Ishiba a annoncé s'être entendu par téléphone avec Donald Trump pour poursuivre les discussions sur les droits de douane américains, qu'il espère faire modifier.
Cependant, le brouillard de la guerre commerciale reste épais, tempère Stephen Innes. Nous restons tous dans l'incertitude totale jusqu'à ce que nous ayons une véritable clarté sur la manière dont la croisade douanière de Trump va évoluer.
La Chine a promis mardi de combattre les droits de douane américains jusqu'au bout, poussant l'Union européenne à tenter de calmer les tensions. Avec les 34 % annoncés la semaine dernière, les surtaxes sur les produits chinois doivent atteindre 54 % à partir de mercredi.
Objectif de l'Europe : éviter l'escalade
À la veille de l'entrée en vigueur des surtaxes américaines sur les importations chinoises et européennes, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé à éviter l'escalade, lors d'un entretien téléphonique avec le premier ministre chinois Li Qiang.
L'UE prépare aussi sa propre réponse aux droits de douane de Donald Trump, qui devrait être présentée en début de semaine prochaine d'après un porte-parole de la Commission européenne.
Nous nageons dans un océan de volatilité, résume Stephen Innes : les investisseurs restent suspendus aux gros titres de la guerre commerciale (qui) continuent de tomber.
Certains secteurs sont pour l'heure exemptés des droits de douane américains, comme les produits pharmaceutiques. Les valeurs de la santé évoluaient ainsi confortablement dans le vert mardi.
À la Bourse de Londres, AstraZeneca gagnait 3,54 % et GSK 1,69 %. À la Bourse suisse, Novartis gagnait 2,82 %. À la Bourse de Paris, le français Sanofi prenait 2,64 % et le groupe franco-autrichien Valneva s'envolait de 8,02 % en après-midi.
Le groupe pharmaceutique danois Novo Nordisk, connu notamment pour son traitement anti-obésité Wegovy, montait quant à lui de 1,11 % à la Bourse de Copenhague.
À Wall Street, Moderna s'octroyait 4,29 % et Novavax 3,44 %.
Après la débâcle des dernières séances, les valeurs industrielles brillent mardi, portées par les lueurs d'espoir sur les négociations douanières.
L'UE a proposé lundi une exemption des droits de douane totale et réciproque pour les produits industriels.
En tête du CAC 40, Thales grimpait de 6,06 %, Safran de 5,66 %, quand le géant des matériaux Saint-Gobain prenait 4,11 %.
À Londres, Glencore gagnait 4,78 %. À Francfort, l'industriel Thyssenkrupp décollait de 5,46 %.
Les cours du pétrole oscillent autour de l'équilibre mardi après être fortement descendus depuis l'offensive commerciale de Trump.
En après-midi mardi, heure locale européenne, le Brent de la mer du Nord prenait 0,85 % à 64,76 $ le baril, et son équivalent américain, le WTI, gagnait 0,93 % à 61,27 dollars le baril.
Le dollar reste aussi atone, glissant de quelque 0,08 % par rapport à la monnaie unique, à 1,0921 $ pour un euro.
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