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La majorité des contre-tarifs canadiens sont levés : un atout pour les négociations?

Auteur: admin Source: Radio Canada
Septembre 1, 2025 at 14:32
Dominic LeBlanc et Howard Lutnick se sont rencontrés à Washington le 26 août pour tenter de parvenir à un accord commercial. PHOTO : X / @DLEBLANCNB
Dominic LeBlanc et Howard Lutnick se sont rencontrés à Washington le 26 août pour tenter de parvenir à un accord commercial. PHOTO : X / @DLEBLANCNB

La plupart des contre-tarifs canadiens sur plus de 40 milliards de dollars de produits importés des États-Unis ont été abolis lundi. Le pari du gouvernement Carney portera-t-il ses fruits dans les négociations en cours et celles à venir avec les États-Unis?

Ces contre-mesures tarifaires de 25 % avaient été imposées en mars par Ottawa pour répliquer aux tarifs américains sur les produits canadiens. Elles s'appliquaient notamment aux spiritueux, aux fruits et légumes frais, aux vêtements et aux électroménagers.

Les droits ne sont plus perçus depuis lundi, mais certains prélèvements sont maintenus sur les produits non conformes à l'Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), sur le secteur automobile, ainsi que sur les produits en acier et en aluminium, afin de contrer les droits de douane américains toujours actifs.

Le premier ministre Mark Carney a annoncé le 22 août que ces contre-tarifs seraient supprimés, affirmant qu'ils constituaient un point de friction dans les négociations avec les États-Unis.

 

Mark Carney parle en conférence de presse.
Le Canada éliminera les contre-tarifs sur les produits américains conformes à l’ACEUM dès le 1er septembre, a annoncé le premier ministre Mark Carney le 22 août 2025.  PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE / SPENCER COLBY
 

 

 

M. Carney avait également mentionné vouloir se concentrer sur la renégociation de l’ACEUM. L’examen conjoint obligatoire de l'ACEUM, qui a l’allure de tempête à l’horizon pour un Canada en guerre commerciale, doit en effet avoir lieu avant le 1er juillet 2026.

C'est le moment de cibler nos efforts dans les secteurs stratégiques : l'acier, l'aluminium, les autos, le bois d’œuvre, avait soutenu le premier ministre à propos de la renégociation, ajoutant : Il y a l'occasion d'avoir un accord stratégique avec les États-Unis, un partenariat économique et de sécurité avec les États-Unis.

On n’est pas à la veille d’une entente

Le ministre responsable du Commerce entre le Canada et les États-Unis, Dominic LeBlanc, a effectué une première visite depuis juillet à Washington la semaine dernière pour tenter de parvenir à un accord tarifaire avec le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick.

 

Dominic LeBlanc sur le plateau d'une émission à Radio-Canada.
Le ministre du Commerce canado-américain Dominic LeBlanc a rencontré Howard Lutnik la semaine dernière pour discuter de propositions.  PHOTO : RADIO-CANADA

 

 

Or, la rencontre a surtout révélé l’étendue du travail qu’il restait à faire entre les deux partenaires commerciaux de longue date.

Bien qu'il ait qualifié la conversation de longue et constructive, M. LeBlanc a déclaré mercredi au micro de Patrice Roy, sur les ondes d'ICI RDI, que les deux pays n'étaient pas à la veille d'avoir une entente.

On a pris des décisions qui, je pense, vont mettre la table pour arriver à une entente, avait-il toutefois souligné, indiquant que les négociations se poursuivaient.

Un recul synonyme de faiblesse pour Poilievre

En abandonnant les contre-mesures tarifaires canadiennes, le chef conservateur Pierre Poilievre estime que Mark Carney fait preuve de faiblesse sur la scène internationale.

Cette décision était une nouvelle capitulation et un nouveau recul de Mark Carney, a déclaré M. Poilievre le jour où le premier ministre a annoncé la fin des contre-mesures tarifaires.

 

Pierre Poilievre devant un énorme drapeau canadien.
Le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, estime que Mark Carney courbe l'échine devant la Maison-Blanche en reculant sur les contre-tarifs.  PHOTO : (JASON FRANSON/THE CANADIAN PRESS)

 

Ses coudes ont mystérieusement disparu, a raillé le chef conservateur, en référence au mouvement « Jouez du coude » (Elbows Up), dont le slogan a retenti au Canada pour faire front à l’offensive tarifaire américaine.

M. Carney et son gouvernement ont également été critiqués par les travailleurs et les producteurs qui subissent toujours les effets des droits de douane sectoriels imposés par les États-Unis.

Catherine Cobden, présidente et directrice générale de l'Association canadienne des producteurs d'acier, a déclaré le mois dernier dans un communiqué que la suppression des droits de douane de rétorsion était décevante.

 

Un travailleur de l'acier avec un casque sur la tête.
Le Canada est le premier fournisseur d'acier et d'aluminium aux États-Unis. (Photo d'archives)  PHOTO : THE CANADIAN PRESS / CHRIS YOUNG

 

Les droits de douane réciproques protègent les industries et les travailleurs canadiens pendant cette guerre commerciale, pouvait-on lire dans le communiqué.


 

Marty Warren, directeur national du Syndicat des métallurgistes unis (USW), a pareillement critiqué cette décision dans son propre communiqué.

Le gouvernement fédéral doit rester déterminé à œuvrer non seulement pour sauvegarder et protéger les travailleurs canadiens, mais aussi pour renforcer de manière agressive la résilience économique du Canada, a-t-il déclaré.

Quelle est la prochaine étape ?

On ne sait pas quand ni si le Canada et les États-Unis parviendront à un accord.

Mark Warner, avocat spécialisé dans le commerce international, estime que le Canada devra accepter un contingent tarifaire sur l'acier, l'aluminium et le cuivre, selon lequel les États-Unis s'engagent à importer une certaine quantité de ces produits canadiens avant que des droits de douane ne soient appliqués.

Certaines des mesures tarifaires de Trump font également l'objet de contestations judiciaires aux États-Unis qui, si elles aboutissent, pourraient aider la cause canadienne, a déclaré M. Dade.

Cela ne signifie pas que la menace tarifaire a disparu, mais ça signifie que [l'artillerie lourde] a été retirée, a-t-il déclaré.

Ces affaires sont toujours en cours d'examen par les tribunaux. Vendredi, une cour d'appel fédérale a jugé illégaux la plupart des droits de douane imposés par Trump prétextant la lutte contre le fentanyl, mais a autorisé le maintien de ces tarifs jusqu'au 14 octobre. L'administration Trump a promis qu'elle allait porter l'affaire devant la Cour suprême des États-Unis.

Une contestation en vertu de l'ACEUM prendrait également du temps et, selon M. Warner, pourrait ne pas être efficace.

La seule façon de sortir de cette situation est de mener une sorte de négociation, a-t-il déclaré.

Pour s'y retrouver dans les tarifs entre le Canada et les États-Unis

D'après un texte de Darren Major, de CBC News

Avec les informations de La Presse canadienne

 
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