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1 year oldLes deux boîtes noires de l'avion de ligne qui s'est écrasé dimanche en Corée du Sud ont été retrouvées. Elles devraient permettre de comprendre comment un tel crash a pu se produire.
Un Boeing de la compagnie à bas coût Jeju Air s'est écrasé dimanche 29 décembre en Corée du Sud avec 181 personnes à son bord. Le bilan officiel fait état de 179 morts et de deux rescapés. "En ce qui concerne les boîtes noires, l'enregistreur vocal du cockpit et l'enregistreur de données de vol ont maintenant été récupérés", a déclaré le vice-ministre des Transports, Joo Jong-wan.
Que s'est-il passé ? Où en est l'enquête ? Voici ce que l'on sait de la pire catastrophe aérienne dans l'histoire de ce pays aux standards élevés en matière de sécurité aéronautique.
Message de détresse
Le vol Jeju Air 2216, en provenance de Bangkok, s'est écrasé à son atterrissage à l'aéroport de Muan, situé à environ 290 kilomètres au sud de la capitale Séoul, à 9 h 03 locales (0 h 03 GMT), selon le ministère des Territoires.
Il avait émis un message de détresse après une première tentative d'atterrissage, lors de laquelle la tour de contrôle avait averti l'équipage que l'appareil avait été heurté par des oiseaux.
Une vidéo diffusée par la chaîne sud-coréenne MBC montre l'avion en train d'atterrir avec de la fumée s'échappant des moteurs, apparemment sans train d'atterrissage. L'appareil sort de la piste et est ensuite englouti par les flammes.
Horrifying footage emerging of a Jeju Air Boeing 737-800 (not a Max) with 175 onboard involved in a crash at Muan International Airport in South Korea — video shows the aircraft attempting a ‘belly landing’ (without its landing gear extended) before impacting the perimeter wall pic.twitter.com/C3JCUz8Iw8
— Alex Macheras (@AlexInAir) December 29, 2024
Dysfonctionnement du train d'atterrissage
"La cause de l'accident est présumée être une collision avec des oiseaux combinée à des conditions météorologiques défavorables. Mais la cause exacte sera annoncée à l'issue d'une enquête", a déclaré Lee Jeong-hyun, chef de la caserne de pompiers de Muan, lors d'un point-presse.
Les premiers éléments rapportés par l'agence de presse sud-coréenne Yonhap ont fait état d'un "dysfonctionnement du train d'atterrissage". De même source, l'appareil a touché terre sur le ventre et s'est enflammé en percutant une clôture en bout de piste.
Sur France 24, Bertrand Vilmer, président d'Icare Group, rappelle les faits : "Le premier, c'est que l'appareil s'est posé train rentré ; le deuxième, c'est qu'il s'est posé avec les volets rentrés, c'est-à-dire que l'avion n'était pas en configuration d'atterrissage. Et le troisième point, c'est qu'il n'y a pas de lien apparent entre l'impossibilité de sortir le train et les pannes des moteurs."
Une collision avec des oiseaux "peut faire des dégâts"
Le risque d'une collision avec des oiseaux existe "à basse altitude, à un moment où les avions sont soit en phase d'atterrissage, soit en phase de décollage, c'est-à-dire avec des moteurs qui tournent à plein régime", estime l'ingénieur aéronautique et spatial, qui poursuit : "Si ces moteurs tournant à plein régime ingèrent des oiseaux, ne serait-ce que quelques centaines de grammes, voire 200 grammes, ça peut faire des dégâts absolument considérables et ça peut arrêter ou même mettre le feu à un moteur".
Dans ce cas-là, il n'y a qu'une solution, selon l'expert : "Réagir rapidement, vérifier que les deux moteurs sont effectivement éteints et impossibles à rallumer, et choisir un terrain d'atterrissage pour pouvoir poser l'avion en situation d'urgence totale."
Bertrand Wilmer estime que les procédures d'urgence n'ont pas pu être appliquées par manque de temps.
"Ce qui est visible sur les vidéos, c'est qu'ils se posent quasiment au milieu de la piste et à très forte vitesse", note l'expert. "L'exploitation des boîtes noires permettra de voir si les moteurs étaient hors service. Parce que si les deux moteurs étaient en panne, l'équipage n'a pas eu d'autre choix que de se poser où il pouvait, avec l'énergie qui lui restait. Donc c'est probablement vers ça qu'on s'achemine. Sinon, il n'y aurait pas de raison que l'appareil se pose à cette vitesse-là et à cet endroit-là." Et le chercheur de rappeler le précédent de janvier 2009, quand le pilote d'un Airbus A320 de l'US Airways avec 155 occupants avait réussi à se poser avec sang-froid sur le fleuve Hudson à New York après une collision avec des oiseaux.
Avec AFP
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