Burkina Faso 

Le chiffre du jour. La presse en péril au Burkina Faso : 78 médias ont fermé en 2024

Source: Le Courier International
Avril 14, 2025 at 10:03
La presse en péril au Burkina Faso : 78 médias ont fermé en 2024

Soixante-dix-huit médias ont cessé de fonctionner en 2024 dans ce pays ouest-africain, selon les chiffres du Conseil supérieur de la communication burkinabè. Parmi les facteurs explicatifs avancés par cet organe officiel, l’insécurité.


“Seize radios, trois télévisions et 59 médias en ligne ont cessé de fonctionner depuis 2024”, détaille Le Reporter. Le bimensuel burkinabè d’investigation, d’enquêtes et de reportages rend ici compte d’un bilan fourni à la fin du mois de mars par le Conseil supérieur de la communication (CSC).

“Alors que 144 radios et 21 télévisions demeurent fonctionnelles, seize radios et trois télévisions ne diffusent plus pour plusieurs raisons liées, notamment, à l’insécurité, à des impayés auprès de la Société burkinabè de télédiffusion (SBT), à des réfections de locaux, à l’expiration d’autorisations spéciales et à la disparition du responsable du média. Pour d’autres médias, les raisons sont inconnues”, écrit-il.

Paysage médiatique fragilisé

L’institution dénombre par ailleurs 119 médias en ligne fonctionnels, dont environ la moitié “produit régulièrement des contenus”. Sans toutefois préciser si ces derniers ont été créés récemment.

Si le CSC concède une “fragilisation du paysage médiatique burkinabè et, conséquemment, le rétrécissement du droit des populations à l’information”, résume Le Reporter, il “impute cette situation au contexte sécuritaire difficile du pays, à des difficultés techniques, au manque de ressources humaines et financières et parfois au manque de professionnalisme des acteurs”.

Mentionnant très sommairement la disparition de patrons de presse, l’organe officiel tait le musellement des médias et la hausse des enlèvements et des disparitions forcées de journalistes au Burkina Faso depuis l’arrivée au pouvoir d’Ibrahim Traoré, le 30 septembre 2022.

Outre l’enlèvement du directeur de publication du bimensuel d’investigation L’Événement, Serge Oulon, le 24 juin 2024, suivi des réquisitions forcées sur des théâtres d’opérations militaires des chroniqueurs Adama Bayala et Kalifara Séré de la chaîne privée BF1, le journaliste et militant Idrissa Barry a été enlevé le 18 mars.

Le 24 mars, les président et vice-président de l’Association des journalistes burkinabè, Guezouma Sanogo et Boukari Ouoba, ont à leur tour été enlevés, trois jours avoir tenu le congrès de leur association. Le même sort a été réservé au journaliste de BF1 Luc Pagbelguem, qui avait réalisé un reportage sur le congrès. Ils sont réapparus dix jours plus tard sur des images, crâne rasé et en tenue militaire.

Courrier international

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