Côte d'Ivoire

Présidentielle ivoirienne : quatre candidats de l'opposition définitivement exclus de la course

Auteur: admin Source: www.france24.com
Juin 4, 2025 at 09:22
Des manifestants photographiés lors du premier rassemblement de la coalition des partis d'opposition, à Abidjan, le 31 mai 2025. © Sia Kambou, AFP
Des manifestants photographiés lors du premier rassemblement de la coalition des partis d'opposition, à Abidjan, le 31 mai 2025. © Sia Kambou, AFP

Quatre figures de la politique ivoirienne, Tidjane Thiam, Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro, ont été définitivement exclues de la liste électorale, selon le document publié mercredi par la Commission électorale indépendante. Aucun d'entre eux ne pourra se présenter à l'élection présidentielle du 25 octobre, ni même voter.


En Côte d'Ivoire, la Commission électorale indépendante (CEI) a publié, mercredi 4 juin, la liste électorale définitive, actant l'exclusion de l'élection présidentielle du 25 octobre de quatre figures de l'opposition ayant annoncé leur intention d'être candidats au scrutin.

Le président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI, principale formation d'opposition) Tidjane Thiam, a été radié en avril après une décision de justice remettant en cause sa nationalité ivoirienne au moment de son inscription sur la liste.

L'ex-président Laurent Gbagbo, son ancien bras droit Charles Blé Goudé et l'ancien Premier ministre, désormais en exil, Guillaume Soro sont quant à eux radiés de cette liste depuis plusieurs années en raison de condamnations judiciaires et n'ont pas été réintégrés.

Aucun de ces quatre candidats ne pourra se présenter à l'élection présidentielle, ni même voter.

Lundi, lors d'une conférence de presse, le président de la CEI – chargée d'organiser les élections –, Ibrahime Kuibiert Coulibaly, a affirmé qu'aucune révision de la liste n'aurait lieu avant le scrutin du 25 octobre.

Tidjane Thiam en appelle à l'ONU

"Mon élimination de la liste électorale par la Commission électorale indépendante constitue un triste mais éloquent exemple de la dérive de la Côte d'Ivoire vers une absence totale de démocratie", a réagi mercredi Tidjane Thiam – hors du pays depuis plus de deux mois – dans un communiqué.

Il a par ailleurs saisi le Comité des droits de l'Homme des Nations unies, a annoncé son parti mardi soir.

"Priver le leader de l'opposition de ses droits politiques par l'effet d'une décision arbitraire, discriminatoire et insusceptible de recours constitue une violation grave des engagements internationaux de la Côte d'Ivoire", a déclaré l'avocat de Tidjane Thiam, Mathias Chichportich, dans une déclaration transmise à l'AFP.

Du côté du parti de Laurent Gbagbo, le Parti des peuples africains-Côte d'Ivoire (PPA-CI), on déplore que "le pouvoir n'ait pas choisi d'écouter les conseils, les appels à la discussion, à la raison", a déclaré à l'AFP son secrétaire général et porte-parole adjoint, Jean-Gervais Tchéidé.

"C'est dommage qu'ils aient choisi le passage en force", mais "nous n'allons pas les laisser faire", a-t-il ajouté.

"Nous n'accepterons pas un passage en force"

D'autres opposants et candidats déclarés sont toutefois qualifiés : l'ex-Première dame Simone Ehivet Gbagbo, l'ancien ministre du Commerce Jean-Louis Billon ou encore l'ex-Premier ministre Pascal Affi N'Guessan.

"Les conditions des élections ne sont pas réunies pour que nous ayons des élections tranquilles, pacifiques", a déclaré Simone Ehivet Gbagbo, ex-Première dame, candidate déclarée et éligible pour la présidentielle. "Il faut que le gouvernement s'engage dans une discussion avec l'opposition. Nous n'accepterons pas un passage en force."

Depuis des mois, les principaux partis d'opposition demandent une révision de la liste électorale et la réintégration des candidats exclus.

Mais selon Ibrahime Kuibiert Coulibaly, la procédure prend "en moyenne six à sept mois", ce qui la rend impossible sans "compromettre la tenue de l'élection du président", le 25 octobre.

Il a appelé au respect des décisions de justice pour "clore tout désaccord" et faire de la Côte d'Ivoire "un État de droit".

Lors de l'élection présidentielle d'octobre 2020, une révision de la liste électorale avait été effectuée en juin.

L'opposition dénonce régulièrement le manque d'indépendance de la CEI, ce à quoi l'institution répond n'être "inféodée à aucune chapelle politique".

Les partis de Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo ont suspendu depuis avril leur participation aux instances de la CEI.

Les autorités récusent de leur côté toute intervention politique dans le processus électoral, assurant respecter des décisions prises par une justice indépendante.

Le président Alassane Ouattara, 83 ans, au pouvoir depuis 2011, ne s'est pas encore prononcé sur une possible candidature à un quatrième mandat. Toutefois, son parti, le RHDP, tiendra un congrès les 21 et 22 juin et devrait lui demander de se présenter.

Avec AFP

Mot clé
Vous n'avez pas utilisé le site Web, Cliquer ici pour maintenir votre état de connexion. Temps d'attente: 60 Secondes