Des milliers de Libanais se sont réunis à l’approche du premier anniversaire de la mort de Hassan Nasrallah, tué par Israël le 27 septembre 2024.
Quelques jours après l’annonce du gouvernement libanais de «désarmer» le Hezbollah, des milliers de ses partisans se sont rassemblés jeudi soir sur le front de mer à Beyrouth pour commémorer la mort il y a un an par Israël de leur chef Hassan Nasrallah, dont le portrait a été projeté sur un site emblématique de la capitale. Brandissant des portraits de Hassan Nasrallah et des drapeaux du Hezbollah, les partisans de la formation chiite pro-iranienne scandaient «Israël est l'ennemi des musulmans». Certains manifestants sont arrivés à bord de dizaines de petits bateaux, ornés des fanions jaunes du groupe.
À Beyrouth, le Hezbollah a choisi la corniche de Raouché pour lancer ses cérémonies de commémoration. Dès 15 heures, des milliers de partisans ont afflué face aux célèbres rochers aux Pigeons, haut lieu symbolique de la ville. Dans la soirée, la célèbre grotte aux Pigeons a été illuminée à l’effigie de Nasrallah et de Hashem Safieddine, malgré l’interdiction émise la veille par le gouverneur de la capitale. Ce dernier avait autorisé le rassemblement mais interdit l’illumination des falaises par les portraits du chef chiite et de son cousin, président du Conseil exécutif du Hezbollah, souvent présenté comme son dauphin. Ce rendez-vous marque le début de dix-huit jours de cérémonies organisées par le mouvement chiite. Lors des commémorations, des photos de Rafic Hariri, ancien président du Conseil des ministres du Liban, ainsi que de Saad Hariri, qui occupait le même poste, ainsi que de Nabih Berri, président de la Chambre des députés, ont été projetées.
La formation, sortie affaiblie d'une guerre meurtrière avec Israël à laquelle un cessez-le-feu a mis fin en novembre, prévoit une série de commémorations pour le premier anniversaire de la mort de son chef. Hassan Nasrallah a été tué le 27 septembre dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah. Son successeur désigné, Hachem Safieddine, a été tué dans un autre raid début octobre. Les portraits des deux hommes ont été brièvement projetés sur le rocher de la Grotte aux Pigeons, un site emblématique au large de la capitale libanaise, alors que des extraits d'un discours d'Hassan Nasrallah étaient diffusés.
La décision du Hezbollah de rendre ainsi hommage à ses chefs défunts a nourri une polémique dans le pays profondément divisé. Le premier ministre libanais, soutenu par l'Occident, Nawaf Salam, avait appelé lundi les services concernés à «interdire l'usage des lieux publics et touristiques sans autorisation». Un responsable libanais qui a requis l'anonymat a indiqué à l'AFP que le Hezbollah avait «obtenu l'autorisation» des autorités de tenir le rassemblement, «mais pas d'illuminer le rocher».
«Un seul ennemi, Israël»
«Nous sommes venus renouveler notre allégeance», à Hassan Nasrallah, a déclaré à l'AFP Samar Ammar, une avocate de 45 ans. «Les Libanais doivent être unis car nous avons un seul ennemi, Israël». «Nous sommes combattus par tout le monde (...) l'État doit regarder ces gens ici (...) et ne pas marginaliser la résistance», a pour sa part affirmé Abed Samhat, un livreur de 38 ans. Le Hezbollah est soumis à une intense pression pour livrer ses armes à l'État et l'armée libanaise a élaboré un plan pour le désarmer, en commençant par le sud du pays, frontalier d'Israël.
Le mouvement avait ouvert un front contre Israël au début de la guerre à Gaza le 7 octobre 2023, affirmant agir en soutien au Hamas, son allié. Les hostilités ont tourné à la guerre ouverte en septembre 2024, avant un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre. Israël continue cependant de frapper régulièrement des cibles de la formation au Liban.
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