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2 year oldLa guerre entre Israël et le Hamas se joue aussi sur les réseaux sociaux. Et depuis le début du conflit, le 7 octobre, la plateforme X (ex-Twitter), est accusée de toutes parts d'être un vecteur majeur de désinformation et le lieu de propagation de contenus violents et appelant à la haine.
En conséquence, ce vendredi, la Commission européenne, organe exécutif de l'UE, a demandé à ses différents services de suspendre leurs campagnes publicitaires sur le réseau social. « Nous avons constaté une hausse alarmante de la désinformation et des discours de haine sur plusieurs réseaux sociaux ces dernières semaines, et cela concerne bien entendu X », a expliqué Johannes Bahrke, porte-parole de la Commission.
L'institution avait déjà ouvert courant octobre une enquête à l'encontre de X , propriété du milliardaire Elon Musk, pour la diffusion présumée de « fausses informations », « contenus violents et à caractère terroriste » et « discours de haine » dans le contexte de la guerre au Proche-Orient .
Problèmes de modération des contenus
En outre, le réseau social est accusé de ne pas être assez vigilant vis-à-vis des contenus postés par les internautes, de ne pas restreindre suffisamment les publications violentes ni bloquer d'éventuels comptes récidivistes. Certains accusent même les algorithmes de X d'encourager le caractère viral de certaines publications.
Ce n'est pas la première fois que les méthodes du réseau social d'Elon Musk sont montrées du doigt. Lorsque le patron de Tesla et SpaceX a racheté Twitter en octobre 2022, il avait assuré vouloir faire du réseau social un espace permettant une totale liberté d'expression. A peine arrivé aux manettes, il a limogé une grande partie des équipes dédiées à la modération de contenus. De nombreux annonceurs ont ensuite fui la plateforme, craignant de voir leurs publicités s'afficher à côté de publications répréhensibles.
De fait, la guerre entre Israël et le Hamas ne semble qu'exacerber un peu plus les manquements de X sur ce terrain.
Chute des revenus publicitaires
Ce vendredi, le géant de l'informatique IBM a lui aussi annoncé la suspension de ses contenus publicitaires sur X. Un rapport de l'ONG Media Matters a signalé jeudi des publicités d'IBM, mais aussi d'Apple et d'Oracle, à côté de contenus faisant l'apologie du nazisme. « IBM applique une tolérance zéro pour les discours de haine et les discriminations, et nous avons suspendu immédiatement toutes nos publicités sur X pendant que l'on enquête sur cette situation totalement inacceptable », a déclaré l'entreprise à l'AFP.
La direction de X a assuré avoir « passé un coup de balai » sur les comptes concernés. Mais le phénomène pèse aussi sur les finances de l'entreprise, une partie des annonceurs n'ayant pas souhaité rétablir leur collaboration avec la plateforme. Autrefois, la publicité constituait la moitié des revenus de Twitter. Insider Intelligence estime que les revenus publicitaires s'élèveront à 1,9 milliard de dollars cette année, contre plus de 4 milliards en 2022.
Le problème de la plateforme semble d'autant plus structurel que le milliardaire lui-même semble y participer. Ce vendredi, la Maison Blanche l'a ainsi accusé de faire la « promotion abjecte de la haine antisémite et raciste » dans une de ses publications. Elon Musk avait répondu mercredi à une publication affirmant que les personnes juives encourageaient la « haine contre les Blancs », en affirmant : « Tu as dit l'exacte vérité ».
Pour rappel, Elon Musk a racheté Twitter pour la somme de 44 milliards de dollars, empruntant pour ce faire quelque 13 milliards de dollars auprès de sept banques.
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