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Kazakhstan

Emmanuel Macron au Kazakhstan : les espoirs d'une économie à haut potentiel

Auteur: admin Source: Les Echos:::
Novembre 2, 2023 at 07:06
Oxyde d'uranium extrait d'une mine au sud du Kazakhstan. (Shamil Zhumatov/Reuters)
Oxyde d'uranium extrait d'une mine au sud du Kazakhstan. (Shamil Zhumatov/Reuters)
Le pays d'Asie centrale où s'est rendu Emmanuel Macron cette semaine est courtisé pour ses ressources minéralogiques, notamment l'uranium et les terres rares. Les entreprises françaises misent aussi sur la santé, l'agriculture, les transports ou encore l'énergie.

Ce n'est peut-être pas un eldorado à proprement parler mais cela y ressemble. Le Kazakhstan regorge de richesses minières. Premier producteur mondial d'uranium avec 35 % du total, quinzième producteur de pétrole au monde, qui détient par ailleurs la deuxième réserve mondiale de manganèse et la huitième s'agissant du fer, auquel s'ajoute une myriade de métaux critiques pour la transition énergétique… le pays fait des envieux. D'autant que son président, Kassym-Jomart Tokaïev, fait tout pour apparaître comme un partenaire fiable.
 

Des infrastructures alternatives

Pas étonnant, dans ces conditions, que les patrons d'EDF et d'Orano se soient rendus à Astana dans la délégation officielle de 60 entreprises tricolores qui accompagnait le président Emmanuel Macron en milieu de semaine au Kazakhstan. La France étant en difficulté au Niger, grand producteur d'uranium, et la Russie - autre producteur très important - étant devenue infréquentable, il devient urgent de diversifier les approvisionnements.

Un des gros dossiers de ces prochaines années pour les Européens sera de finaliser un accord pour construire un « corridor » à travers la mer Caspienne afin d'acheminer les ressources minières du Kazakhstan et d'autres pays de l'Asie centrale comme le Turkménistan qui détient les quatrièmes réserves mondiales de gaz naturel.
 

Eviter l'Iran et la Russie

En effet, la guerre en Ukraine a désorganisé les approvisionnements. Aujourd'hui, le pétrole kazakh transite par la Russie. Comme il faut éviter qu'il passe par l'Iran, l'autre adversaire dans la région, il n'y a qu'une solution : passer par le Turkménistan et traverser la mer Caspienne pour arriver en Azerbaïdjan et continuer par la Turquie.

« Il s'agit d'une bonne initiative parce que ce corridor ne sera pas à la main des deux puissances », à savoir la Russie et la Chine, a défendu Emmanuel Macron. « Il nous faut construire des infrastructures alternatives, qui soient vues comme neutres, construites par des pays comme le Kazakhstan », a renchéri le président. Avec un bémol, « nous avons besoin de stabilité au sud Caucase », en faisant allusion au conflit entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie dans le Haut-Karabakh.
 

Ouvert aux investisseurs étrangers

Mais le sous-sol du Kazakhstan n'est pas son seul attrait. « Faire des affaires au Kazakhstan est facile, en tout cas plus que chez ses voisins d'Asie centrale. Et le pays est ouvert aux investisseurs », estime Marc Melkonian, président d'Aramine, une entreprise de fabrication de matériel minier.

Ainsi, « la France est l'un des premiers investisseurs dans notre pays avec 18,7 milliards de dollars dans les quinze dernières années », selon Kassym-Jomart Tokaïev qui fait beaucoup pour attirer les capitaux étrangers. Une quinzaine de zones franches ont été créées dans le pays et les investissements peuvent, sous certaines conditions, être exemptés d'impôts. Près de 200 entreprises françaises sont présentes dans le pays, dans la santé, l'agriculture, les transports ou encore l'énergie . Avec un PIB de l'ordre de 12.000 dollars par habitant seulement (contre 44.000 en France), les espoirs sont permis.

Guillaume de Calignon (Envoyé spécial au Kazakhstan)

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