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Pourquoi l'extrême droite est de retour au pouvoir au Chili près de 35 ans après le départ de Pinochet

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José Antonio Kast, candidat d'extrême droite et admirateur de Pinochet, a été élu président du Chili avec 58 % des voix. (Photo AFP)
José Antonio Kast, candidat d'extrême droite et admirateur de Pinochet, a été élu président du Chili avec 58 % des voix. (Photo AFP)

José Antonio Kast a été élu dimanche face à la candidate de la coalition de gauche Jeannette Jara. Cet admirateur de l'ancien dictateur chilien Augusto Pinochet succédera à l'actuel président Gabriel Boric en mars prochain.

Par Marion Torquebiau

Près de trente-cinq ans après le départ du dictateur Augusto Pinochet, l'extrême droite est de retour au pouvoir au Chili. Dimanche, plus de 58 % des Chiliens ont donné leur vote à José Antonio Kast, face à la candidate de la coalition de gauche Jeannette Jara à 41 %. L'ultraconservateur s'est largement imposé grâce aux reports de voix des candidats de droite.

Il s'agissait de la troisième candidature à la présidentielle du Chili pour José Antonio Kast. Ce fils d'immigré allemand prendra la tête du pays dans trois mois, le 11 mars 2026. Avocat de 59 ans et père de neuf enfants, il succédera au président de gauche Gabriel Boric et deviendra le 7e président du Chili depuis le retour de la démocratie dans le pays en 1990. Fervent admirateur de Pinochet et fils d'un membre du parti nazi, José Antonio Kast défend également un modèle conservateur de la société.

« Nous allons rétablir la loi »

Dimanche soir, sous les cris de joie de ses soutiens réunis dans le quartier huppé de Las Condes à Santiago, José Antonio Kast a promis le changement. « Le Chili a gagné. L'espoir de vivre sans peur a gagné. Nous allons rétablir la loi », a-t-il proclamé devant ses partisans.

Le vote, devenu obligatoire au Chili depuis 2022, a rendu service au candidat d'extrême droite. Les abstentionnistes étaient principalement des personnes provenant de classes populaires et dont une majorité est opposée à la politique de gauche de Gabriel Boric. Obligés de retourner à l'isoloir, leur vote est allé majoritairement au candidat d'extrême droite.

Mais dans ce scrutin, c'est surtout le discours sur l'insécurité et l'immigration qui a gagné. De nombreux Chiliens semblent avoir été séduits par les propositions sécuritaires et anti-migratoires de José Antonio Kast. Alors que 63 % d'entre eux se disent préoccupés en premier par la violence, le candidat d'extrême droite a su convaincre en proposant notamment la construction de prison de haute sécurité ou encore le durcissement des peines pour les délinquants.

Retour de la droite

José Antonio Kast propose également d'expulser près de 330.000 migrants sans-papiers du Chili dans les trois premiers mois de son mandat en affrétant des vols vers leur pays d'origine. Une mesure qui s'adresse particulièrement aux Vénézuéliens dont certains membres de la communauté sont accusés de faire partie de gangs violents comme celui du Tren de Aragua.

Sur le plan économique, José Antonio Kast a prévu d'approfondir la politique néolibérale déjà en oeuvre dans le pays en coupant davantage dans les dépenses de l'Etat. Dès son arrivée au pouvoir, son objectif est de baisser le budget de 6 milliards de dollars en 18 mois.

Sur la scène internationale, le président argentin Javier Milei a tenu rapidement à féliciter José Antonio Kast. « La liberté avance. C'est un pas de plus dans notre région pour la défense de la vie, la liberté et la propriété privé », s'est réjoui sur X le président libertarien. Après l'élection de Javier Milei en Argentine et de Rodrigo Paz en Bolivie, l'élection de José Antonio Kast au Chili confirme le retour en force de la droite en Amérique latine.

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