Équateur

Fin du vote en Équateur en pleine crise sécuritaire et économique

Auteur: admin
Février 9, 2025 at 20:08
Un soldat monte la garde devant le Conseil national électoral (CNE) à Quito, le 7 février 2025. PHOTO : GETTY IMAGES / RODRIGO BUENDIA
Un soldat monte la garde devant le Conseil national électoral (CNE) à Quito, le 7 février 2025. PHOTO : GETTY IMAGES / RODRIGO BUENDIA

Les bureaux de vote ont fermé en Équateur après le premier tour de la présidentielle dimanche, le sortant Daniel Noboa semblant bien placé pour rester à la tête de ce pays frappé par une double crise économique et sécuritaire.

Parmi les seize candidats en lice pour devenir président pour les quatre prochaines années, les sondages de sortie des bureaux de vote cités par les médias locaux indiquent que Daniel Noboa, tenant d'une ligne dure face aux cartels, obtiendrait un peu plus de 50 % des voix, juste assez pour éviter un second tour face à sa rivale de gauche Luisa Gonzalez, donnée à 42 %.

Un second tour le 13 avril est prévu si aucun des candidats n'obtient au moins 40 % des suffrages et une différence de dix points sur le rival le plus proche.

À 37 ans, Daniel Noboa, fils d'un milliardaire roi de la banane, est l'un des plus jeunes dirigeants du monde.

 

Le président de l'Équateur et candidat à la présidence, Daniel Noboa, du mouvement politique Action nationale démocratique (ADN), montre son vote dans l'unité éducative Antonio Moya Sánchez lors du second tour de l'élection présidentielle du 9 février 2025 à Olon, en Équateur.
L'actuel président et candidat d'Accion Democratica Nacional, Daniel Noboa, veut un deuxième mandat. PHOTO : GETTY IMAGES / FRANKLIN JACOME  

 

L'Équateur a déjà changé et veut continuer à changer, il veut consolider son triomphe, a déclaré cette semaine ce néo-libéral qui se dit de centre-gauche et qui avait créé la surprise en 2023 en se faisant élire, après une campagne marquée par l'assassinat d'un candidat.

Luisa Gonzalez, ex-députée de 47 ans, espère prendre sa revanche après une première joute électorale remportée par M. Noboa en 2023. Le soutien que lui apporte l'ex-président socialiste en exil Rafael Correa, condamné par contumace à huit ans de prison pour corruption, divise les électeurs.

 

Luisa González.
Luisa González, candidate à la présidence de l'Équateur pour le Mouvement de révolution citoyenne (Movimiento Revolución Ciudadana), salue ses partisans lors de sa première journée de campagne électorale dans la paroisse de Calderon, au nord de Quito, le 5 janvier 2025. PHOTO : GETTY IMAGES / GALO PAGUAY  

 

Avocate évangélique, elle aspire à être la première présidente élue d'Équateur avec un programme promettant plus de sécurité, teinté de respect des droits humains.

Inquiétudes pour la sécurité

Le Conseil national électoral (CNE) a commencé le lent dépouillement en soirée et n'a pas précisé quand aurait lieu l'annonce des premiers résultats.

La journée s'est déroulée dans une absolue normalité, avec une participation de 83,38 %, a déclaré sa présidente, Diana Atamait.

Daniel Noboa a décidé de fermer les frontières pour trois jours, jusqu'à lundi, face aux tentatives de déstabilisation de groupes armés.

Le jour du vote, un policier a été tué et un autre blessé lors d'une attaque armée dans la ville portuaire de Guayaquil, selon la police.

Il y a des rapports de renseignement qui disent qu'il y a des risques et qu'ils veulent me tuer, mais il y a un défi plus grand ici. Il y a le défi de transformer le pays, a déclaré Luisa Gonzalez lors d'un entretien à l'AFP à la veille de l'élection.

Une crise économique 

Quelque 14 millions d'Équatoriens étaient appelés aux urnes, par une journée froide à Quito, la capitale andine entourée de volcans et située à 2 850 mètres au-dessus du niveau de la mer.

 

Une électrice vote à Quito vote à Quito, en Équateur, le dimanche 9 février 2025.
Une électrice avec sa fille dans un bureau de vote à Quito. PHOTO : ASSOCIATED PRESS / DOLORES OCHOA  
 

 

Les Équatoriens espèrent que le prochain gouvernement pourra redresser un pays en crise économique, divisé et submergé par la guerre entre une myriade de cartels se disputant le magot tiré de la cocaïne.

Nous avons besoin de sécurité, de santé, d'éducation, tout est dégradé, a estimé Richard Calle, un ingénieur en mécanique de 44 ans vivant à Quito.

Menaces de groupes armés

Une lutte féroce fait rage entre une myriade de groupes criminels se disputant le contrôle des voies lucratives qui relient, via des ports équatoriens, les plantations de coca de Colombie et du Pérou à l'Europe ou aux États-Unis.

C'est la pire crise depuis notre retour à la démocratie il y a presque un demi-siècle, juge l'analyste politique local Leonardo Laso.

Le bilan de Daniel Noboa est en effet assombri par des critiques d'organisations de défense des droits humains sur les dérives de sa politique sécuritaire.

En décembre, la justice a ordonné la détention provisoire de 16 militaires soupçonnés de la disparition forcée de quatre adolescents dont les corps ont été retrouvés calcinés, une affaire qui a choqué le pays.

Malgré les annonces de M. Noboa, le taux d'homicides est resté élevé à 38 pour 100 000 habitants en 2024, après un record de 47 en 2023.

En 2018, avant la vague de narcocriminalité qui a poussé des dizaines de milliers d'Équatoriens à fuir leur pays et effrayé investisseurs et touristes, le taux d'homicides était de 6 pour 100 000 habitants.

Sur le plan économique, l'essoufflement de l'activité a porté la dette publique à environ 57 % du PIB.

L'avenir de l'Équateur est sombre, honnêtement. Nous devons voter en conscience, a estimé Valentina Moncayo, étudiante de 18 ans.

Mot clé
Vous n'avez pas utilisé le site Web, Cliquer ici pour maintenir votre état de connexion. Temps d'attente: 60 Secondes