Brésil

Brésil : en soutien à l'ex-président Bolsonaro, Trump annonce 50 % de droits de douane

Source: France 24::
Juillet 31, 2025 at 06:33
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Dénonçant une "chasse aux sorcières" contre l'ancien président brésilien Jair Bolsonaro, allié d'extrême droite jugé pour tentative de coup d'État, Washington a annoncé des droits de douane punitifs de 50 % sur les produits brésiliens ainsi que de nouvelles sanctions contre un juge de la Cour suprême. Le président Luiz Inacio Lula da Silva a promis de défendre la souveraineté de son pays.


Le président américain Donald Trump et le président brésilien Jair Bolsonaro lors d'un dîner à Mar-a-Lago, à Palm Beach, en Floride, aux États-Unis, le 7 mars 2020.  © Alan Santos, AFP 


Le motif principal est avant tout politique et non économique : le gouvernement américain a renforcé, mercredi 30 juillet, sa pression sur le Brésil, en soutien à l'ex-président Jair Bolsonaro, en annonçant de nouvelles sanctions contre le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes, avant de rendre effectifs les 50 % de droits de douane annoncés sur les produits brésiliens

Le premier coup est venu du département du Trésor, avec des sanctions visant Alexandre de Moraes, que Washington accuse de "détentions arbitraires" et de non-respect de "la liberté d'expression".

Le Trésor estime que le juge a profité de sa position pour "cibler des opposants politiques, notamment l'ex-président Jair Bolsonaro, des journalistes, des réseaux sociaux américains et d'autres entreprises américaines et internationales".

 

Le département américain du Trésor a annoncé, le 30 juillet 2025, de nouvelles sanctions contre Alexandre de Moraes, juge chargé à la Cour suprême brésilienne du procès contre l'ex-président brésilien

Le département américain du Trésor a annoncé, le 30 juillet 2025, de nouvelles sanctions contre Alexandre de Moraes, juge chargé à la Cour suprême brésilienne du procès contre l'ex-président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro, un allié de Donald Trump, pour tentative de coup d'État. © capture France 24

 

Le président américain, Donald Trump, a par ailleurs signé mercredi un décret imposant 50 % de surtaxes douanières aux produits brésiliens, à l'exception notamment des avions, du jus et de la pulpe d'orange, des noix du Brésil, et de certains produits en fer, acier ou aluminium.

Selon le décret, la surtaxe, qui entrera en vigueur à partir du 6 août, se justifie par "la menace inhabituelle et extraordinaire que constitue le Brésil pour la sécurité nationale, l'économie et la politique étrangère des États-Unis".

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a riposté, s'engageant mercredi à défendre la souveraineté de son pays contre la décision du président américain.

Ce jour est un "jour sacré de la souveraineté", a-t-il déclaré lors d'une cérémonie officielle à Brasilia, promettant de "défendre (...) la souveraineté du peuple brésilien face aux mesures annoncées par le président des États-Unis".

 

à 'défendre' la 'souveraineté' de son pays après l'annonce par Washongton de droits de douane supplémentaires sur les produits brésiliens et de sanctions contre le juge Alexandre de Moraes.
Le président brésilien Lula s'est engagé, le 30 juillet, à "défendre" la "souveraineté" de son pays après l'annonce par Washongton de droits de douane supplémentaires sur les produits brésiliens et de sanctions contre le juge Alexandre de Moraes.  © capture France 24

Mercredi, Juanita Goebertus, la directrice pour les Amériques de Human Rights Watch, organisation internationale de défense des droits humains, a déclaré que les droits de douane et sanctions imposés par les États-Unis au Brésil constituaient une "violation flagrante de l'indépendance judiciaire" du pays.

"Avertissement"

"Alexandre de Moraes s'est octroyé le droit d'être juge et jury pour orchestrer une chasse aux sorcières illégale contre des citoyens et entreprises américaines et brésiliennes. Les sanctions de ce jour rappellent que le Trésor tiendra pour responsables ceux qui menacent les intérêts américains et la liberté de nos citoyens", a déclaré le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, cité dans un communiqué.

Ces sanctions entraînent le gel de l'ensemble des avoirs détenus par Alexandre de Moraes aux États-Unis ainsi que l'interdiction pour des citoyens ou entreprises américaines de faire affaire avec le juge brésilien, sous peine de poursuites.

Elles viennent compléter celles annoncées par le département d'État le 18 juillet, qui visaient tous les juges de la Cour suprême ainsi que leurs proches parents, qui sont tous désormais interdits d'entrer aux États-Unis.

"Que cela serve d'avertissement à ceux qui voudraient bafouer les droits de leurs concitoyens. Une robe de juge ne peut pas vous protéger", a réagi sur X le secrétaire d'État américain, Marco Rubio.

 

'Que cela serve d'avertissement à ceux qui voudraient bafouer les droits de leurs concitoyens. Une robe de juge ne peut pas vous protéger', a réagi sur X, le 30 juillet, le secrétaire d'État américain, Marco Rubio.
"Que cela serve d'avertissement à ceux qui voudraient bafouer les droits de leurs concitoyens. Une robe de juge ne peut pas vous protéger", a réagi sur X, le 30 juillet, le secrétaire d'État américain, Marco Rubio.  © capture France 24
 

 

Le gouvernement brésilien a qualifié ces sanctions d'"arbitraires" et d'"injustifiables", et y voit "une attaque grave et inacceptable contre la souveraineté" du Brésil, d'après un communiqué de l'Agence brésilienne pour la défense légale de l'Etat (AGU).

Le clan Bolsonaro "très reconnaissant" 

Fort de ce soutien américain, le fils de l'ancien président, Eduardo Bolsonaro, s'est dit "très reconnaissant", appelant "les autres leaders du monde libre à s'unir aux États-Unis".

Jair Bolsonaro, allié de Donald Trump, est poursuivi dans son pays pour une tentative présumée de coup d'État après sa défaite lors de l'élection de 2022. Son procès doit s'achever dans les prochaines semaines et l'ex-chef d'État (2019-2022), âgé de 70 ans, risque plus de 40 ans de prison.

Outre le port d'un bracelet électronique, Jair Bolsonaro est contraint de rester chez lui soirs et week-ends, et interdit de recourir aux réseaux sociaux et de contacter ambassades et autorités étrangères.

Les autorités brésiliennes ont également adopté une posture très ferme concernant la lutte contre la désinformation, la Cour suprême ayant durci en juin dernier la régulation des réseaux sociaux.

Le juge Moraes avait bloqué durant 40 jours le réseau X au Brésil, jusqu'à ce que le réseau du multimilliardaire Elon Musk se conforme aux ordres de supprimer des comptes accusés de diffuser des infox.

Pour les mêmes raisons, il a ordonné en février le blocage de la plateforme vidéo Rumble, prisée des conservateurs américains.

Avec AFP

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