Les frappes russes sur l’Ukraine s’intensifient, Volodymyr Zelensky veut “la paix”

La Russie a revendiqué, samedi 8 mars, la reprise de trois villages dans sa région de Koursk face aux troupes ukrainiennes qui s’y trouvent en difficulté. Les troupes russes ont repris les villages de Viktorovka, Nikolaïevka et Staraïa Sorotchina, a indiqué le ministère russe de la Défense.

Moscou repousse l’offensive ukrainienne dans cette région russe “avec des drones et des troupes nord-coréennes”, rapporte le New York Times. “Selon des soldats ukrainiens, des blogueurs militaires russes et des analystes militaires, les forces russes et nord-coréennes [y] ont réalisé des avancées significatives […] ces derniers jours”.

Or, la parcelle de territoire dont l’Ukraine s’était emparée l’été dernier revêt une importance stratégique. Si les forces ukrainiennes étaient forcées de battre en retraite, “il s’agirait d’un revers important pour Kiev”, prévient le journal américain. “Non seulement l’incursion à Koursk a été une opération emblématique qui a remonté le moral des troupes et embarrassé le président russe Vladimir Poutine, mais le fait de détenir un territoire en Russie a donné à l’Ukraine une monnaie d’échange potentielle […] à un moment où le président [américain Donald] Trump tente de forcer la tenue de pourparlers de paix.”

“Aucun signe d’apaisement”

Un peu plus tôt, Moscou avait lancé “une attaque dévastatrice” contre l’Ukraine, tuant au moins 14 personnes et en blessant des dizaines d’autres, “quelques heures après que Donald Trump a défendu Vladimir Poutine et déclaré que le chef du Kremlin ‘faisait ce que n’importe qui ferait’”, relate The Guardian. Au moins 11 personnes sont mortes et 30 autres ont été blessées lors d’une attaque de missiles et de drones russes menée dans la nuit de vendredi à samedi sur la ville de Dobropillia, dans l’est de l’Ukraine, a déclaré le ministère ukrainien de l’Intérieur. Trois civils ont également été tués et sept autres blessés par une attaque de drone dans la région de Kharkiv, dans le nord-est du pays, a-t-il ajouté.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a condamné sur les réseaux sociaux la “tactique d’intimidation ignoble et inhumaine souvent utilisée par les Russes”.

Le bombardement “incessant” des villes ukrainiennes par la Russie “s’est intensifié” ces derniers jours, après une semaine intense au cours de laquelle Donald Trump a débranché le partage de renseignements avec l’Ukraine et interrompu la fourniture d’armes américaines, à la suite à l’affrontement entre le président Donald Trump et Volodymyr Zelensky la semaine dernière dans le Bureau ovale, observe le journal britannique.

“Le conflit ne montre aucun signe d’apaisement”, constate également la BBC.

Rencontre en Arabie saoudite

Après ces frappes russes, “les dirigeants européens ont laissé entendre que le président américain était complice de la dernière dévastation”, remarque The Guardian.

“Voilà ce qui arrive quand on tente d’apaiser les barbares”, a déploré le Premier ministre polonais, Donald Tusk. “Plus de bombes, plus d’agressions, plus de victimes”, a-t-il poursuivi sur les réseaux sociaux. La cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Kaja Kallas, a pour sa part estimé que les missiles russes “implacables” démontraient que Vladimir Poutine n’avait aucun intérêt pour la paix. “Nous devons renforcer notre soutien militaire. Sinon, encore plus de civils ukrainiens paieront le prix fort”, a-t-elle plaidé, alors que les dirigeants de l’UE se sont réunis jeudi à Bruxelles pour approuver des plans visant à dépenser davantage pour la défense et à renouveler leur soutien à l’Ukraine.