L'Ukraine a appelé mercredi les États-Unis à maintenir un soutien militaire « constant » après l'annonce surprise de l'arrêt de la livraison de certaines armes à Kiev, un coup dur au moment où la Russie intensifie ses frappes en l'absence d'avancée diplomatique pour régler le conflit.
Donald Trump, qui a dit se positionner au milieu dans la guerre entre l'Ukraine et la Russie, s'est rapproché depuis le début d'année de son homologue russe Vladimir Poutine, mettant la pression pour obtenir un arrêt des combats, sans toutefois parvenir à obtenir une quelconque avancée concrète.
Mardi, de façon inattendue, son administration a annoncé avoir cessé de livrer certaines armes à Kiev, officiellement en raison de l'inquiétude quant à la baisse des stocks de munitions américains.
Cette décision a été prise pour mettre les intérêts de l'Amérique en premier, a justifié Anna Kelly, une porte-parole adjointe de la Maison-Blanche.
Or, les États-Unis sont le premier soutien militaire et financier de l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe en février 2022. Ses armes, munitions et équipements – en plus de son renseignement – ont permis aux forces ukrainiennes de contenir l'armée russe, qui occupe toutefois toujours près de 20 % du territoire ukrainien.
Le ministère ukrainien de la Défense a réagi en indiquant ne pas avoir été notifié officiellement par Washington de sa décision, et il a appelé son allié américain à maintenir un soutien constant et à clarifier au plus vite sa position.
Peu avant, la diplomatie ukrainienne avait convoqué dans la matinée le chargé d'affaires américain, John Ginkel, pour lui rappeler que tout retard ou délai dans le soutien aux capacités de défense de l'Ukraine ne ferait qu'encourager l'agresseur à poursuivre la guerre et la terreur.
Armement crucial
D'après Politico et d'autres médias américains, l'arrêt des livraisons pour Kiev concerne notamment les systèmes de défense aérienne Patriot, l'artillerie de précision et les missiles Hellfire.
Or, le président ukrainien Volodymyr Zelensky appelait justement ces dernières semaines les États-Unis à lui vendre des systèmes Patriot (en plus de ceux déjà fournis) pour pouvoir contrer plus efficacement les attaques russes quotidiennes de missiles et de drones.
Il s'en était une nouvelle fois ouvert à Donald Trump lors de leur dernière entrevue en marge du sommet de l'OTAN à La Haye fin juin.
Mais le locataire de la Maison-Blanche s'était montré évasif sur le sujet, estimant que les États-Unis en ont également besoin.
Du côté des forces ukrainiennes, l'annonce de Washington a été accueillie avec déception et une certaine appréhension quant à ses capacités futures à résister face aux forces russes, plus nombreuses et mieux armées.
Nous dépendons actuellement fortement des livraisons d'armes américaines, même si l'Europe fait tout son possible, mais nous aurons du mal sans les munitions américaines.
Une citation de Une source militaire
Moscou salue la décision
De son côté, le Kremlin, sans surprise, s'est félicité de cette situation, estimant que cela rapprochait Moscou et Kiev de la fin du conflit, qui a déjà fait plusieurs dizaines de milliers de morts des deux côtés, civils et militaires compris.
Moins il y a d'armes livrées à l'Ukraine, plus proche est la fin de l'opération militaire spéciale (nom officiel en Russie de l'invasion de l'Ukraine, NDLR), a affirmé le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov.
Pour Shashank Joshi, expert à l'Institut RUSI à Londres, la décision américaine rend à l'inverse de moins en moins probable que la Russie se donne la peine de négocier sérieusement.
Un rapport publié en mai par le Center for Strategic and International Studiesalertait de son côté sur la capacité, notamment à long terme, de l'Ukraine à lutter contre la Russie en cas d'arrêt de l'aide américaine, un soutien que les Européens ne peuvent remplacer.
Russes et Ukrainiens ont mené le 16 mai puis le 2 juin deux cycles de pourparlers en Turquie, les premiers en face-à-face sur l'issue du conflit depuis le printemps 2022.
Mais ces discussions n'ont pas abouti à une percée majeure tant les positions restent irréconciliables. Un troisième tour de négociations n'a d'ailleurs toujours pas été annoncé.
<p>Entre gondoles, diamants et robes à traînes, le mariage du siècle de Jeff Bezos et Lauren Sánchez, et leurs célèbres invités ont...