En voyage officiel au Royaume-Uni, le président américain, Donald Trump, a rejeté l'idée selon laquelle la suspension de l'émission de Jimmy Kimmel pouvait constituer une atteinte à la liberté d'expression.
Jimmy Kimmel n'est pas une personne talentueuse. Il avait de très mauvaises cotes d'écoute et ils auraient dû le congédier depuis longtemps, a-t-il lancé lors de la période de questions après une conférence de presse aux côtés du premier ministre britannique, Keir Starmer.
Alors, vous pouvez appeler cela de la liberté d'expression ou non, il a été congédié pour manque de talent, a-t-il répondu à un reporter britannique qui lui demandait pourquoi il approuvait le retrait des ondes de l'animateur vedette s'il soutenait la liberté d'expression.
Le réseau de télé ABC a annoncé mercredi qu'il suspendait indéfiniment le talk-show de fin de soirée Jimmy Kimmel Live, invoquant des commentaires formulés par son animateur au sujet du présumé assassin de l'influenceur conservateur Charlie Kirk.
La décision a été prise après que le président de la Commission fédérale des communications (FCC), Brendan Carr, qui a été nommé par le président Trump, eut menacé d'employer la manière forte si ABC et Disney, propriétaire de la chaîne, ne sévissaient pas contre Jimmy Kimmel.
Donald Trump a affirmé que ce dernier avait dit une chose horrible à propos d'un grand gentleman connu sous le nom de Charlie Kirk.
Dans son monologue d'ouverture, lundi, Jimmy Kimmel a reproché aux républicains de se livrer à un jeu de blâmes et d'instrumentaliser la tragédie.
Nous ne sommes jamais tombés aussi bas que ce week-end, avec le gang MAGA qui s'efforce désespérément de présenter ce jeune qui a assassiné Charlie Kirk comme quelqu'un d'autre qu'un des leurs, et qui fait tout son possible pour en tirer un avantage politique, a-t-il lancé.
Jimmy Kimmel a ensuite souligné que le président semblait affligé par l'assassinat de Charlie Kirk, avant de diffuser une réponse qu'avait offert Donald Trump à un journaliste laissant entendre tout le contraire.
À savoir comment il se portait après avoir appris la nouvelle, le chef de l'État américain a répondu : Très bien, je pense, et d'ailleurs, vous pouvez voir tous les camions là-bas. Ils viennent de commencer la construction de la nouvelle salle de bal de la Maison-Blanche, ce qu'ils essayaient d'obtenir depuis 150 ans, comme vous le savez, et ça va être magnifique.
Plus tôt dans la journée, le président américain, qui réclame depuis longtemps le retrait de Jimmy Kimmel, a applaudi la décision d'ABC sur son réseau social Truth Social, se réjouissant d'une nouvelle merveilleuse pour l'Amérique.
Dans sa publication, il a d'ailleurs appelé le réseau NBC à retirer à son tour des ondes ses animateurs de fin de soirée, Jimmy Fallon et Seth Meyers, les qualifiant de deux véritables perdants.
Il a évoqué au passage Stephen Colbert, dont CBS a annoncé la fin de l'émission dans quelques mois. Le diffuseur de cette émission avait invoqué des motivations financières, mais plusieurs commentateurs y ont vu une façon de plier une voix critique envers Donald Trump.
Cible de choix des émissions à l'humour satirique diffusées en fin de soirée sur les réseaux de télévision traditionnels – comme l’étaient ses prédécesseurs – Donald Trump s'en prend souvent à leurs têtes d'affiche.
Les démocrates dénoncent une guerre contre le premier amendement
Le leadership démocrate de la Chambre des représentants a dénoncé un acte de censure et une atteinte à la liberté d'expression.
La guerre que livrent Donald Trump et le Parti républicain au premier amendement est en flagrante contradiction avec les valeurs américaines, déplorent les dirigeants démocrates dans un communiqué relayé par le leader de la minorité à la Chambre, Hakim Jeffries.
Ils réclament en outre la démission immédiate de Brendan Carr, l'accusant de s'être livré à un abus de pouvoir corrompu.
Il a déshonoré la fonction qu'il occupe en intimidant ABC, l'employeur de Jimmy Kimmel, et en forçant l'entreprise à se soumettre à l'administration Trump, critiquent-ils.
Dans une publication datant de 2022, Brendan Carr avait défendu la liberté d'expression des satiristes politiques. La satire politique est l'une des formes les plus anciennes et les plus importantes de la liberté d'expression. [...] C'est pourquoi les personnes en position de pouvoir l'ont toujours pris pour cible afin de le censurer, avait-il écrit sur le réseau social X.
Réagissant lui aussi à la sanction imposée à Jimmy Kimmel, le gouverneur de la Californie, Gavin Newson, un démocrate, sur X, a affirmé que la liberté d'expression sous le règne de Donald Trump n'exist[ait] pas.
04/07/2025
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