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1 year oldLa Réserve fédérale a opté comme prévu pour le statu quo, mercredi, en laissant ses taux d'intérêt inchangés. Ils restent ainsi situés dans une fourchette de 5,25 % à 5,5 %, soit le niveau fixé depuis juillet, lors de la dernière hausse. La Fed, qui a voté à l'unanimité, avait déjà maintenu ses taux en septembre.
« Pour déterminer l'ampleur du raffermissement supplémentaire de la politique monétaire qui pourrait être nécessaire pour ramener l'inflation à 2 % à terme, le comité tiendra compte du resserrement cumulatif de la politique monétaire, des délais avec lesquels la politique monétaire affecte l'activité économique et l'inflation, ainsi que de l'évolution économique et financière », a indiqué la banque centrale dans son communiqué, à l'issue de la réunion qui se tenait depuis mardi.
Sur le papier, les dernières statistiques auraient pu plaider pour un nouveau tour de vis : l'économie américaine a crû à un rythme annualisé de près de 5 % au troisième trimestre, et elle a créé 336.000 postes au mois d'octobre, un chiffre deux fois plus important que ce qu'anticipaient les économistes. Les prix à la consommation restent en outre dynamiques, avec une hausse de 0,4 % en septembre, selon l'indice CPI publié mi-octobre.
Mais l'indice préféré de la Réserve fédérale pour mesurer le niveau d'inflation affiche tout de même un repli progressif et continu. Hors énergie et alimentaire (aux évolutions volatiles), les prix ont ainsi augmenté de 3,7 % en septembre sur un an, selon l'indice PCE. C'est un point de moins qu'en mai.
Les conditions financières se sont en outre durcies ces derniers mois, avec une diffusion progressive de la hausse des taux d'intérêt à court terme vers les échéances plus longues . Le rendement des bons du Trésor a 10 ans atteignait encore ainsi 4,88 % mardi. De quoi refroidir l'économie ces mois à venir, et ainsi ralentir l'inflation, estiment les conjoncturistes.
Avec un statu quo sur les taux, la banque centrale se laisse aussi le temps de mesurer l'impact des crises géopolitiques. La guerre d'Israël pour riposter à l'attaque du Hamas pourrait faire flamber les cours du pétrole si le conflit s'étend dans la région, a mis en garde la Banque mondiale. Pour l'heure, le baril de WTI (la référence américaine), reste à des niveaux maîtrisés, autour de 82 dollars.
Les entreprises et les marchés financiers ont intégré ces derniers mois que le niveau élevé des taux d'intérêt allait durer plus longtemps que prévu. Une source d'inquiétude pour les finances publiques : le montant des intérêts sur la dette fédérale a déjà presque doublé en trois ans (à 659 milliards de dollars), et il s'approche désormais du niveau du budget du Pentagone. La prochaine réunion du comité de politique monétaire de la Fed se tiendra les 12 et 13 décembre.
Véronique Le Billon (Bureau de New York)
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