Côte d'Ivoire 3 min de lecture

En Côte d’Ivoire, le « crépuscule du pouvoir » d’Alassane Ouattara, réélu pour un quatrième mandat

Auteur: user avatar admin Source: Le Monde
Creator: Misper Apawu  |  Credit: AP
Creator: Misper Apawu | Credit: AP

Avec plus de 89 % des voix, le président ivoirien a été réélu pour un quatrième mandat, lundi 27 octobre, d’après les résultats proclamés par la Commission électorale indépendante. Un scrutin qui s’est tenu, samedi, alors que la scène politique est verrouillée.

Par Anna Sylvestre-Treiner (Abidjan, envoyée spéciale )

On ne voit qu’elle, à des kilomètres à la ronde. Au centre d’Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, un immense édifice est en train de s’élever. Il reste six étages à construire avant que la tour F ne soit terminée. Puis il faudra hisser une grande flèche à son sommet. L’appendice a son importance : le bâtiment, dont l’inauguration est prévue en 2026, passera de 333 à 421 mètres. Il deviendra alors le plus haut d’Afrique et Alassane Ouattara pourra se féliciter d’avoir surpassé ses prédécesseurs sur le continent.

Le président ivoirien a déjà laissé sa marque : celle d’un dirigeant qui voit en « grand », comme le proclamaient ses affiches de campagne pour l’élection présidentielle, et comme l’atteste désormais son nombre de victoires. A l’issue du scrutin qui s’est tenu samedi 25 octobre, le chef de l’Etat sortant, 83 ans, a été réélu pour un quatrième mandat.

Avec 89,77 % des voix, selon les résultats provisoires proclamés, lundi, par la Commission électorale indépendante, il n’est pas parvenu à éviter un score « à la soviétique », comme l’auraient souhaité ses communicants. Cela aurait un peu mieux maquillé le verrouillage de la scène politique.

Jamais le chef d’Etat n’aura traversé une élection avec aussi peu d’obstacles ; jamais il n’a soulevé aussi peu d’enthousiasme. Durant la journée de vote, les bureaux étaient vides dans de nombreuses localités, tant le match semblait plié d’avance. Le taux de participation atteint à peine les 50 %. Un chiffre qui, selon l’opposition, interroge sur la « légitimité » du président.

Xénophobie d’Etat

Car, une fois encore, seuls des « petits » candidats, sans réel poids politique, faisaient face à la puissante et riche machine du parti au pouvoir, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix. Aucun de ses principaux adversaires n’avait été autorisé à se présenter au scrutin présidentiel. Tidjane Thiam, le patron du Parti démocratique de la Côte d’Ivoire, et surtout Laurent Gbagbo, le chef du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire, rival historique, ont vu leurs candidatures invalidées.

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