Madagascar

Madagascar : le président Andry Rajoelina a quitté le pays (RFI)

Source: France 24::
Octobre 14, 2025 at 06:57


Vidéo par : Nicolas CHAMONTIN

Englué dans la crise politique qui secoue Madagascar, le président Andry Rajoelina a quitté le pays dans la soirée de dimanche 12 octobre, après le ralliement d'une partie de l'armée aux manifestants de la Gen Z.

Cette information a pu être confirmée par nos confrères de RFI, plus tôt dans la journée. Notre correspondante à Madagascar, Gaëlle Borgia, donne quelques détails de cette fuite.

"Via une page Facebook de passionnés d'aviation qui s'appelle 'Madagascar aviation', on en sait un peu plus sur les déplacements du président Rajoelina. Il est parti à bord de son hélicoptère, depuis le palais présidentiel, vers l'île de Sainte-Marie, à l'est du pays, où l'attendait un avion militaire français", rapporte notre correspondante.

"Le transbordement a duré quelques minutes tout au bout de la piste d'atterrissage. Personne n'a vu le président monter dans l'avion militaire et il a pu, grâce à l'armée française, rejoindre l'île de La Réunion. Là, un autre avion l'attendait. C'est un jet privé de la compagnie allemande Vistajet qui a conduit le président à Dubaï, où il est arrivé ce lundi matin", ajoute-t-elle.

 "Je ne confirme rien aujourd'hui", a répondu à ce sujet depuis l'Égypte le président français, Emmanuel Macron, disant sa "grande préoccupation" pour Madagascar.

 

"Lieu sûr"

Dans la soirée, Andry Rajoelina s'est exprimé lors d'une allocution en direct sur Facebook, déclarant qu'il se trouvait dans un "lieu sûr", après avoir été victime d'une tentative d'assassinat.

"J'ai été contraint aujourd'hui de trouver un lieu sûr pour protéger ma vie. Malgré tout cela, je continue sans relâche à chercher des solutions", a déclaré le dirigeant âgé de 51 ans, sans toutefois préciser où il se trouvait. 

"Il n'y a qu'une seule issue pour résoudre ces problèmes, c'est de respecter la Constitution en vigueur dans le pays", a affirmé le président de 51 ans, rejetant de fait les appels à la démission du mouvement de contestation né le 25 septembre.

 

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Élu en 2018, puis réélu en 2023 pour un mandat de cinq ans lors d'un scrutin boycotté par l'opposition, Andry Rajoelina n'a pu faire diffuser son allocution par la télévision publique TVM après l'arrivée d'un "groupe de soldats armés" au siège de la chaîne.

 

Départ du président du Sénat et d'un homme d'affaires décriés par les manifestants

Le mouvement de contestation, qui dénonçait au départ les coupures incessantes d'eau et d'électricité, s'est mué depuis en une contestation plus large du président Rajoelina et de son clan.

Le Conseil sécurité de l'Union africaine "rejette catégoriquement toute tentative de changement anticonstitutionnel du gouvernement dans le pays", a-t-il averti lundi dans un communiqué qui "exhorte toutes les unités des forces armées malgaches à "s'abstenir de toute ingérence dans les affaires politiques".

Les manifestants ont obtenu ce week-end le départ du décrié président du Sénat Richard Ravalomanana, ancien commandant de gendarmerie. Surnommé "Général Bomba" pour son recours généreux aux grenades lacrymogènes lors de la crise de 2009, Richard Ravalomanana était accusé par les contestataires d'être un des principaux acteurs de la répression des manifestations ces dernières semaines.

Quant au troisième homme vilipendé par la rue, l'homme d'affaires et proche du chef de l'État Maminiaina Ravatomanga, il a fui dimanche matin à l'île Maurice voisine, comme l'a confirmé le gouvernement mauricien.

Au moins 22 personnes ont été tuées au début des manifestations et plus d'une centaine blessées, d'après un bilan des Nations unies.

Avec AFP

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