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Suspendu avec son club de l’AC Milan, le meilleur buteur de l’histoire des Bleus (56 réalisations en 129 sélections) avait pris place devant son écran de télévision pour assister, chez lui avec sa famille et des amis, au tirage au sort de la phase finale de l’Euro 2024, ce samedi à Hambourg. Joint au téléphone avant de se mettre en route pour San Siro, où le club lombard accueille Frosinone en Serie A, Olivier Giroud, 37 ans, a décrypté le groupe des Bleus.
Peut-on considérer que la France a hérité d’un groupe à sa portée ?
OLIVIER GIROUD. Il me paraît déjà plus accessible que celui de l’Euro 2021 (NDLR : Allemagne, Portugal, Hongrie). On se doit de passer, mais ce ne sera pas simple et ça promet de bons matchs.
Il paraît quand même difficile de ne pas désigner les Bleus, vice-champions du monde, comme les favoris de la poule ?
On reste les favoris, oui. Il nous appartiendra d’être à 100 % et de faire le boulot dans ce groupe. On va tout mettre en œuvre pour terminer premiers et hériter, ainsi, d’un adversaire plus abordable en 8e de finale (NDLR : le 2e du groupe du Portugal). J’insiste sur ce point. Le plus important est de sortir de cette poule avec le meilleur classement possible.
Votre principal rival paraît être les Pays-Bas. Vous abondez ?
Les Pays-Bas, on les connaît très bien pour les avoir affrontés durant les éliminatoires. J’aurai préféré les éviter, car ils ne sont toujours un peu chiants à jouer. On n’a pas toujours gagné face à eux par le passé. Ils ont moins de poids, moins de grands noms qu’à une certaine époque. Il ne faut pas oublier que quand on les a battus 4-0 en mars 2023, ils avaient 7 ou 8 absents. Au complet, ils ont les vraiment les moyens de nous embêter.
Que vous inspire l’Autriche ?
Il s’agit du premier match. Il est toujours important, car il donne le ton. Il faudra le gagner pour aborder le choc contre les Pays-Bas dans les meilleures dispositions. L’Autriche a une belle génération, de jeunes joueurs de qualité qui évoluent dans de grands clubs. Il conviendra de s’en méfier.
C’est embêtant de ne pas connaître l’identité du 3e adversaire ?
Pas vraiment. Il sera connu fin mars. On aura bien le temps par la suite de l’étudier. Si c’est la Pologne ou le pays de Galles ça va densifier encore un peu plus ce groupe. Sur le papier ces deux pays me semblent les mieux armés et au-dessus de l’Estonie et de la Finlande. Il ne faut pas oublier qu’avant de mener au score face aux Polonais au Mondial 2022, en 8e de finale, ils se procurent trois occasions.
Est-ce un avantage de jouer votre dernier match de poule face à cet adversaire issu des barrages, sur le papier celui présumé le plus faible ?
C’est sans doute mieux, en effet, de disputer les deux premiers face aux meilleures nations sur le papier. Si on réussit un sans-faute, on peut alors envisager plus sereinement la suite et ça peut être l’occasion de faire tourner. Et si, au contraire, on joue notre qualification sur cette dernière rencontre, ça ne peut pas être un désavantage d’être opposé à l’adversaire supposé le plus abordable.
À titre personnel, les Pays-Bas et l’Autriche vous réussissent plutôt bien. C’est quelque chose à quoi l’on songe ?
Ça peut être bon pour la confiance. Après aucun match ne ressemble à un autre. Et ce qui s’est passé avant n’a pas pour vocation de forcément se reproduire. Chaque rencontre détient sa propre vérité.
Vous en êtes à 56 buts, atteindre voire dépasser la barre des 60 durant le tournoi, c’est l’ambition ?
Ce serait bien de franchir cette barre symbolique à cette occasion.
Il s’agira de votre 7e phase finale. Imaginez-vous que ce sera la dernière ?
C’est pareil avec Milan. À chaque match de Ligue des champions, je me dis : c’est peut-être le dernier. Je profite de chaque instant. Plus tu te rapproches de ta fin de carrière, plus tu dois savourer ces moments-là. Je ne me projette pas au-delà de l’Euro. Je ne sais pas encore avec certitude ce qu’il se passera ensuite. L’équipe de France a toujours été et demeure mon fil conducteur. Mon objectif numéro 1 est d’être en Allemagne en juin et d’aller au bout, si possible. Il s’agit du seul titre qui me manque en sélection. On n’est pas passé loin en 2016. J’ai beaucoup d’espoirs et d’ambitions. Ce sera probablement ma dernière compétition avec la France.
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