Le Nobel de la paix remis en son absence à l'Iranienne Narges Mohammadi

Le prix Nobel de la paix a été remis dimanche à Oslo à la militante iranienne Narges Mohammadi qui, emprisonnée dans son pays, était représentée par ses enfants.

Farouche adversaire du port obligatoire du hijab pour les femmes et de la peine de mort en Iran, Mme Mohammadi, maintes fois arrêtée et condamnée ces dernières décennies, est détenue depuis 2021 à la prison d'Evin de Téhéran.

Couronnée par le comité Nobel en octobre pour "son combat contre l'oppression des femmes en Iran et sa lutte pour la promotion des droits humains et la liberté pour tous", elle était donc absente à la cérémonie de remise du prix à 13h00 (12h00 GMT) à l'hôtel de ville d'Oslo.
 

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The Norwegian Nobel Committee has decided to award the 2023 #NobelPeacePrize to Narges Mohammadi for her fight against the oppression of women in Iran and her fight to promote human rights and freedom for all.#NobelPrize pic.twitter.com/2fyzoYkHyf

— The Nobel Prize (@NobelPrize) October 6, 2023

A sa place, ce sont ses jumeaux de 17 ans, Ali et Kiana, qui se sont vu remettre la récompense en son nom. Ils ont lu un discours qu'elle a réussi à transmettre depuis sa prison.

La lauréate observe en ce moment, selon sa famille, une grève de la faim en solidarité avec la communauté Bahaïe, plus importante minorité religieuse en Iran, qui se dit victime de discriminations dans de nombreux pans de la société.

De santé fragile, la militante de 51 ans avait déjà cessé de s'alimenter pendant plusieurs jours début novembre pour obtenir le droit d'être transférée à l'hôpital sans se couvrir la tête.

Elle est un des principaux visages du soulèvement "Femme, Vie, Liberté" en Iran.

Le mouvement, qui a vu des femmes tomber le voile, se couper les cheveux et manifester dans la rue, a été déclenché par la mort l'an dernier d'une jeune Kurde iranienne de 22 ans, Mahsa Amini, après son arrestation à Téhéran pour non-respect du strict code vestimentaire islamique.