Economie. Le centre de gravité du géant pharmaceutique se déplace vers les Etats-Unis, son premier marché. Mais l’Hexagone garde une place de choix dans les investissements en R & D.
Par Thibault Marotte
Si l’on s’en tenait aux annonces des derniers mois, on pourrait légitimement s’interroger : Sanofi est-il encore une entreprise française ? La vente, en avril dernier, de la majorité du capital de sa filiale Opella - fabricant de l’emblématique Doliprane, le médicament le plus vendu en France - au fonds d’investissement américain CD & R fut la plus retentissante. Au nom de la souveraineté sanitaire tricolore, dont la fragilité a éclaté au grand jour pendant le Covid, des politiques de tous bords s’en sont mêlés pour empêcher, en vain, l’opération d’aboutir. Même le gouvernement s’était saisi du dossier.
Depuis, l’Aspégic a connu le même sort. Et début 2026, Sanofi doit céder son usine de Maisons-Alfort, où est conçu l’anticoagulant Lovenox, au sous-traitant allemand Adragos. En l’espace d’un an et demi, le groupe s’est séparé,