Le président Patrice Talon a affirmé, dimanche soir, avoir repris le contrôle du pays et des forces armées, quelques heures après que des militaires avaient annoncé l’avoir démis de ses fonctions. Les forces de la Cedeao et du Nigeria sont intervenues contre les putschistes.
Par Benjamin Roger
Dix jours après un putsch en Guinée-Bissau et moins de deux mois après un autre bouleversement à Madagascar, il s’en est fallu de peu pour que le Bénin rejoigne, dimanche 7 décembre, la longue liste des pays africains ayant connu un coup d’Etat militaire ces cinq dernières années. A l’issue d’une journée confuse, durant laquelle des militaires ont attaqué à l’aube sa résidence, à Cotonou, puis affirmé à la télévision nationale l’avoir destitué, le président Patrice Talon s’est exprimé, à 20 heures, depuis le palais présidentiel que des mutins avaient tenté de prendre d’assaut quelques heures plus tôt.
« Je voudrais vous assurer que la situation est totalement sous contrôle. (…) La sécurité et l’ordre public seront maintenus partout sur le territoire national », a déclaré le chef de l’Etat béninois, ajoutant que « cette forfaiture ne restera pas impunie ». Saluant le « sens du devoir de [l’armée] et de ses responsables qui sont restés républicains et loyaux à la patrie », il a assuré que les « dernières poches de résistance des mutins » avaient été « nettoyées ».
M. Talon a par ailleurs déploré des victimes, sans préciser leur nombre, et affirmé que des aspirants putschistes étaient en fuite avec des otages. Selon des sources concordantes, ils détenaient toujours dimanche soir deux hauts gradés. La plupart des mutins provenaient de la garde nationale, une unité militaire qui constitue le cœur de l’appareil sécuritaire béninois.
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