OpenAI : Elon Musk perd une manche contre Sam Altman

Débouté par la justice. Elon Musk n'est pas parvenu à interdire à OpenAI, le créateur de ChatGPT, de se convertir en entité à but lucratif. Pour la juge californienne Yvonne Gonzalez Rogers, le patron de Tesla, SpaceX, X et xAI (start-up rivale d'OpenAI), entre autres entreprises, n'a pas apporté de « preuves suffisantes » justifiant cette requête « extraordinaire. »

Selon Elon Musk, qui faisait partie de l'équipe de 11 personnes qui a fondé OpenAI en 2015, ses dirigeants ont abusé de sa confiance et ont trahi les principes fondateurs de l'organisation. Un grief qui s'appuie sur le fait qu'OpenAI a été à l'origine créée avec des statuts d'organisation à but non lucratif, dans le but affiché d'oeuvrer pour le bien de l'humanité grâce à des programmes d'intelligence artificielle (IA) en « open source » (code source ouvert).

Mais les désaccords entre Elon Musk et la direction, notamment le patron Sam Altman, se sont accumulés, et il a fini par quitter l'entreprise en 2018. La relation entre les deux hommes s'est largement détériorée depuis qu'OpenAI est devenue une star de la Silicon Valley grâce au succès de ChatGPT, son modèle d'IA générative lancé fin 2022.

Plusieurs fronts judiciaires

Après avoir, en 2023, fondé xAI, qui développe son propre modèle concurrentd'intelligence artificielle, Elon Musk a ouvert plusieurs fronts judiciaires contre OpenAI, dont une plainte pour l'empêcher de devenir une société à but lucratif. Et ainsi contrer Sam Altman. Alors qu'OpenAI fonctionne actuellement à travers une structure hybride (en tant qu'organisation à but non lucratif avec une branche à but lucratif), Sam Altman considère que l'évolution vers le but lucratif est cruciale pour parvenir à ses objectifs, notamment de mettre au point d'une IA dite « générale » (aussi intelligente que les humains).

Début février, un groupe d'investisseurs dirigé par Elon Musk a proposé de racheter l'organisation à but non lucratif qui contrôle OpenAI, pour 97,4 milliards de dollars. Offre rejetée à l'unanimité par le conseil d'administration qui l'a qualifiée de « dernière tentative de M. Musk de perturber la concurrence ».